Algérie

Une visite pour consacrer des «relations normales»



Une visite pour consacrer des «relations normales»
Audience du roi Salmane, accords économiques, déclarations dithyrambiques...La visite, la semaine dernière, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en Arabie Saoudite, a surpris beaucoup d'observateurs. Elle a suscité interrogations et étonnement, d'autant qu'elle intervient quelques mois seulement après une énième brouille diplomatique entre Alger et Riyad. Même si, comme à chacun de leurs désaccords, les deux pays évitent les déclarations publiques désobligeantes.Finies donc les contradictions sur l'intervention saoudienne au Yémen ou encore sur le soutien trop prononcé du royaume saoudien au Maroc. Place aux affaires. Le pragmatisme semble avoir pris le dessus sur les divergences politico-diplomatiques qui peuvent constituer un grain de sable dans les relations entre les Etats. Et, signe que les deux pays ont dépassé leurs querelles conjoncturelles : le Premier ministre algérien a rencontré, publiquement, le chef des Renseignements saoudien. Un tabou vient de tomber. Car, pendant des années, la coopération entre les deux pays est restée au seul stade diplomatique. Chacun avait ses priorités en matière de lutte contre le terrorisme.Pourtant, cette visite du Premier ministre ?accompagné d'une importante délégation d'hommes d'affaires et de ministres ? n'a rien de révolutionnaire.«C'est juste une visite utile», commente un ancien diplomate.Pour notre interlocuteur, on sent que «nous sommes importants lorsque c'est l'autre qui vient vers nous. Or, cette fois-ci, c'est le Premier ministre algérien qui est parti en Arabie Saoudite», rappelle le diplomate, qui a longtemps fréquenté les grands de ce monde. «Là, c'est plutôt l'Algérie qui a besoin de l'Arabie Saoudite. C'est pour cela que c'est le Premier ministre algérien qui est parti là-bas», nuance le diplomate.Pour notre source, l'Algérie et l'Arabie Saoudite n'ont «jamais eu de relations exceptionnelles». Les relations entre Alger et Riyad «ont toujours été quelconques». Les Algériens n'ont jamais oublié le soutien du roi Fayçal à la Révolution, tout comme le courage dont il avait fait preuve lors du choc pétrolier de 1973. Pour le reste, les Saoudiens ont reproché à l'Algérie son refus de cautionner l'intervention saoudienne en Irak, puis récemment au Yémen.A contrario, l'Algérie n'a jamais vu d'un bon ?il le soutien de Riyad au Maroc. L'Arabie Saoudite soutient politiquement et financièrement notre voisin de l'ouest.Sur le plan économique, cette visite de Sellal a surtout permis à des hommes d'affaires des deux pays de signer des accords bilatéraux. Mais aucun montant de ces contrats n'a été divulgué. Des sociétés saoudiennes, activant dans les domaines des travaux publics et l'agriculture, ont promis d'investir en Algérie où certaines entreprises de ce pays travaillent déjà.


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