Algérie

Une vision sans action est un rêve, l'inverse est un cauchemar



Une vision sans action est un rêve, l'inverse est un cauchemar
Dès lors que le rendez-vous avec l'élection a eu lieu, cela signifie que l'Algérie est irréversiblement entrée dans le processus de démocratisation. C'est le message fermement délivré par le président pour expliquer que l'accès au pouvoir ne se fait et ne se fera que par le biais du recours aux urnes. C'est une réalité que tous les acteurs doivent intégrer dans leur stratégie, s'ils ont l'ambition d'accéder au pouvoir, c'est-à-dire à des fonctions électives. La démocratie se traduit par la diversité, et la société est plurielle comme la classe politique est plurielle. Le processus ou les processus ' Il y en aurait en tout cas au moins trois processus, soit celui qui est défendu par le pouvoir, à savoir celui qui permet le changement sans l'accélération susceptible de provoquer le chaos. Il y a celui qui veut court-circuiter les étapes dont le refus d'emprunter le chemin qui les traverse serait jugé dangereux (par le pouvoir). Il y a celui qui y mènera par la grâce de Dieu que proposent les islamistes, pour lesquels il y a un seul projet islamiste dans un paysage politique exclusivement islamiste et qui aboutira à la mise en place d'un conseil d'oulémas au-dessus de l'Assemblée nationale pour contrôler la mise en conformité des lois avec la charia. Si ce n'est pas ou si ce n'est plus un préalable, c'est en tout cas un objectif. On a vu avec les exemples tunisien et égyptien que la société qui est traversée par tous les courants politiques n'est pas prête à accepter un gouvernement islamiste. L'islamisme ne peut prospérer que dans un paysage politique exclusivement islamiste. On peut, a contrario, dire également que la démocratie ne peut prospérer que dans un paysage politique exclusivement démocrate. C'est apparemment en raison de telles vérités mortelles, l'une pour l'autre, que s'offre une voie royale pour le système autoritariste (pour ne pas dire semi-dictatorial). Dans aucun pays arabe la démocratie ne pourra prendre son essor en raison de la présence islamiste. Dans aucun pays arabe l'islamisme ne pourra prendre son essor en raison de la présence démocrate. Dans les pays arabes, la propension vérifiée et vérifiable est à la troisième voie, celle d'un autoritarisme "éclairé (')", mais qui réussira à se débarrasser de sa composante corrompue et corruptrice, car il s'agit de ne pas mettre en péril la confiance des populations en les institutions. Peut-être était-ce parce qu'elle avait voulu y entrer de façon accélérée que les obstacles qu'elle avait rencontrés sur le chemin des transformations et des adaptations en avaient dévoyé le cours. Quelles représentations politiques sont faites des partis politiques par les populations ' Il serait grave pour la démocratie que les partis ne servent à rien, ou que la conviction populaire se renforce du sentiment qu'ils ne servent à rien. C'est à eux d'expliquer à quoi ils peuvent servir, car jamais de telles explications n'ont été données aux populations. Il y a quand même le constat d'une baisse de l'enthousiasme des jeunes pour les partis, ce qui se traduit pas l'absence de volonté à prendre des cartes de militants, ce qui laisse la majorité des populations hors encadrement. La question est la suivante : pourquoi, à partir d'une majorité confortable à toutes les assemblées élues, nationales, wilayales et communales, le FLN n'arrive pas encore, même qu'il n'apparaît pas y arriver ou qu'il y arrivera un jour, à dominer réellement la scène politique, à faire l'évènement dans le sens de l'innovation politique, à faire l'actualité' Incapable de conserver ses équilibres internes, comment s'occupera-t-il de tenir ses promesses à l'égard de ses électeurs' Le FLN a une plus grande responsabilité en tout, et pas seulement le FLN, en ce sens où aucun parti ne s'est avéré capable de jouer le rôle de moteur de la vie politique et socioéconomique, de tracteur de la société. Quel parti a pu déclencher une action politique, encadrer des émeutes, que cela soit pour en tempérer les facteurs de tension et de mécontentement ou pour les canaliser et en tirer des dividendes politiciens ' Dans ces cas particuliers, aucune vraie ébauche de solution n'est à attendre des partis, alors que les institutions se font toujours prendre en défaut quand des crises surviennent. Inévitablement, c'est l'administration qui se retrouve face aux populations dans une quasi absence de médiation. C'est encore davantage les forces de police qui interviennent quand les pouvoirs publics affirment leur impuissance. Quel parti, y compris le FLN majoritaire, surtout celui-ci, serait dans l'imaginaire collectif, capable de tracter le pays vers la sortie de crise ' Il aurait pu le faire depuis bien longtemps et il ne l'a pas fait ou n'a pas su, pas pu ou pas voulu le faire. Peut-être le FLN pourrait-il bénéficier de circonstances atténuantes dans la mesure où il a toujours affirmé n'avoir pas les cartes en main, certains de ses militants disent même que leur parti n'a jamais été au pouvoir. Mais, tout de même, il y est bel et bien. Y est-il ou n'y est-il pas réellement ' Il est impossible quand même qu'il n'y soit que par le sigle. Il ne s'agit pas de faire le procès d'un parti quel que soit celui-ci, mais de s'interroger à quoi peuvent bien servir les partis politiques sans avoir l'intention de démontrer qu'ils ne servent à rien.




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