C'est une foule inhabituelle qui déambulait mardi en fin d'après-midi à
Souk El-Asser. A tel point d'ailleurs que l'appel à
la prière d'El-Asser de la mosquée qui jouxte les
lieux, ne semblait pas provoquer une grande réaction des clients et des
vendeurs, habituellement plus prompts à répondre à cet appel. C'était donc des
centaines de gens qui faisaient leurs emplettes en fruits et légumes et
plusieurs chaînes s'étiraient devant les étals, chacun attendant avec patience
son tour d'être servi. Mais ce sont surtout les étals des fruits qui sont le
plus visités, ceux des légumes étant presque vides.
Les marchands alignés l'un contre l'autre sur une centaine de mètres
environ, entre la mosquée et le vieux marché, les acheteurs avaient réellement
l'embarras du choix en matière de qualité et de variétés de fruits proposés à
la vente. Chacun, en fonction de sa bourse, demandait les prix et quelques fois
les commentait avec son voisin de chaîne. Ainsi, les prix des poires variaient
entre 60 et 130 dinars, les pêches étaient de 100 à 180 dinars. Les nectarines
de bonne qualité vont au-delà du seuil des 200 dinars lorsqu'elles sont bien
grosses et « sucrées » comme l'affirme péremptoirement le vendeur sûr de ses
propos : « Achetez et vous reviendrez demain me payer si vous le désirez ! » Le
melon ramené de l'Ouest du pays et dont la réputation de qualité n'est plus à
faire à Constantine est toujours à 50 dinars le kilo. Beaucoup de monde
attendait d'ailleurs son tour devant les trois ou quatre vendeurs de ce fruit, débordés
par des commandes qui fusaient de toute part. Ils tentaient de calmer
l'impatience de certains qui disaient avec un certain mouvement d'humeur «
qu'ils étaient là avant les autres ». Un peu plus loin, à l'entrée de la ruelle
El-Kaïm, des dizaines de jeunes et deux ou trois
vieilles femmes offraient aux passants des feuilles spéciales pour « Boureks ». A côté, des tas d'herbes aromatiques bradés à
dix dinars en fin, du pain ou de semoule ou des galettes (Kesra),
des pizzas et des gâteaux très bon marché. De l'autre côté, ce sont les
marchands de zalabia et autres sucreries également
débordés, suant à grosses gouttes, assistés par trois et même quatre jeunes
payés à la journée qui servent à tour de bras une foule compacte et des clients
pressés d'être servis avant les autres.
A noter enfin que dans la ruelle en forme de tunnel qui fait face à l'une
des entrées de la mosquée El-Kétania, plusieurs étals
de cosmétiques, d'électroménager neuf et d'occasion, tout un mélange de matelas
de laine ou synthétiques, des bâches des rideaux de luxe ou ordinaires, savonnettes,
allumettes et bien entendu des centaines de bouteilles de deux, trois et cinq
litres de boissons gazeuses, etc. Des personnes âgées étaient étonnées par
cette foule et commentaient ce va-et-vient « qui rappelle le bon vieux temps où
tout n'était pas aussi cher qu'aujourd'hui et où le Ramadhan était plutôt le
recueillement et non la grande bouffe comme aujourd'hui ».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 25/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : AC
Source : www.lequotidien-oran.com