Algérie

Une vingtaine de nouvelles affaires en attente de jugement



Le traitement des affaires de justice liées à la corruption se poursuit, il se déroule à un rythme soutenu qui devrait permettre l'épuration, avant la fin de l'année prochaine, de tous les dossiers d'ex-hauts responsables, cadres et hommes d'affaires poursuivis depuis avril 2019.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Plusieurs avocats indiquent que c'est l'objectif que s'est fixé la justice algérienne mobilisée, il faut le dire, depuis près de deux années par la masse incroyable de dossiers à traiter. Deux années consécutives durant lesquelles les vacances judiciaires des magistrats en charge des affaires de corruption n'ont pu se dérouler normalement car juges et magistrats se relayaient pour avancer dans les instructions des prévenus qui se faisaient plus nombreux à mesure qu'avançaient les enquêtes judiciaires. Les affaires les plus en vue ont été jugées et l'on a vu les deux anciens chefs des gouvernements précédents condamnés à de lourdes peines ainsi que quatorze anciens ministres (sur les vingt et un ministres incarcérés). La majorité des hommes d'affaires en détention ont été eux aussi jugés et condamnés, mais d'autres oligarques demeurent en attente de jugement (dont Amor Ben Amor).
Ces dernières vingt-quatre heures, il y a cependant eu du nouveau pour Abdelmalek Sellal qui a été purement et simplement relaxé dans l'affaire de l'hôtel Yugarithen Palace. L'ancien Premier ministre était poursuivi avec son ex-chef de cabinet (Mustapha Rahiel) et l'ex-wali de Béjaïa pour avoir autorisé un promoteur de Béjaïa à construire une bâtisse de douze étages sur un terrain jugé dangereux en raison de sa proximité avec des pipelines. Le dossier a été transmis à la justice après enquête et expertise mais le tribunal de Sidi-M'hamed a jugé les éléments disponibles insuffisants et pris la décision de relaxer tous les concernés. Le juge a également pris la décision de lever la confiscation sur certains biens de Sellal dans ce dossier.
C'est une première que l'on enregistre dans ce genre d'affaires même si, il faut le dire aussi, l'on a observé quelques jours auparavant d'autres verdicts beaucoup plus cléments envers d'ex-personnalités sous le coup de grosses peines. C'est le cas de l'ancien responsable de la DGSN qui a vu sa peine de douze ans de prison réduite à huit ans de prison dans un deuxième procès en appel qui s'est déroulé il y a moins de dix jours.
Abdelghani Hamel, qui avait été condamné à quinze ans de prison en première instance, était poursuivi pour enrichissement illicite avec son épouse et ses quatre enfants. Le fait que la Cour suprême ait accepté une seconde fois (ce jeudi) la cassation introduite par ses avocats avait été interprété comme un signe positif qui laissait pressentir une nouvelle réduction de peine, et c'est le même espoir qui anime aujourd'hui le collectif de défense de l'ancien ministre de la Solidarité et son prédécesseur.
Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat auront droit à un nouveau procès en appel dont la date devrait être fixée avant la fin de l'année. Poursuivis pour mauvaise gestion, ils ont été respectivement condamnés à huit ans et quatre ans de prison en septembre 2020. Le même jour, la Cour suprême a également annoncé qu'elle avait accepté la cassation du dossier dans lequel se trouvent inculpés et condamnés Skander Ould Abbès, fils de Djamel Ould Abbès, et Baha Eddine Tliba, ex-député et homme d'affaires annabi. Les deux prévenus condamnés à sept années de prison seront eux aussi une seconde fois en appel lors d'un procès dont la date sera fixée avant la fin de l'année. Entre-temps, les instructions suivent leur cours au tribunal de Sidi-M'hamed.
Près d'une vingtaine de nouveaux dossiers sont en attente d'être finalisés à l'heure où d'autres s'apprêtent à être rejugés.
A. C.


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