Algérie

Une ville, une histoire Le labeur de Hadj-Abdallah (2e partie et fin)



Une ville, une histoire Le labeur de Hadj-Abdallah (2e partie et fin)
Résumé de la 1re partie - Pour bâtir une maison sur un terrain octroyé par la commune, Hadj-Abdallah, se remet à son activité de peintre en bâtiment.
Le vieil homme sourit, se gratte la tête et répond : «C'est une avance, sur une somme globale de 40 millions de centimes que je recevrai dès que j'aurai achevé la villa que je peins en ce moment.»
Trois jours plus tard, il retourne à Alger pour revenir au bout d'une vingtaine de jours, avec 200 000 DA. Puis, les jours s'écoulent. En trois mois, il a rapporté plus de 80 millions de centimes ! Soit l'équivalent de ce que chacun de ses deux fils peuvent gagner ensemble en une année ! Tout allait pour le mieux. Des travaux de terrassement furent entamés, les fondations creusées et les premiers chargements de ciment, de sable et de fer arrivent.
La maison de Hadj-Abdallah se dressait et progressivement prenait forme. Lentement mais sûrement.
Les deux premières dalles furent coulées et le vieux père part encore à Alger pour s'approvisionner en dinars !
Comme Chems-Eddine savait dans quel hôtel son père avait l'habitude de séjourner lorsque ses clients ne l'autorisaient pas à passer ses nuits dans leurs villas, il prit un congé d'une semaine et décida d'aller le trouver pour éventuellement lui donner un coup de main. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il le trouva près du tunnel des Facultés, allongé par terre, tendant la main et les yeux cachés derrière des lunettes noires d'aveugle. Il ignorait comment il s'y était pris, mais il s'était aussi arrangé pour avoir l'air de quelqu'un qui n'avait qu'une seule jambe. Et pour ceux qui auraient pu avoir des doutes sur son état de handicapé moteur et visuel, une prothèse et une canne blanche étaient posées à ses côtés.
Le fils retourna à la maison et fit comme si de rien n'était. Au bout de quatre ans, son père, avec l'argent qu'il avait gagné en piétinant son amour-propre, était parvenu à construire une maison de trois étages avec quatre garages ! Et ce n'est qu'après avoir extirpé sa vieille femme, ses fils et ses filles du besoin dans lequel ils se débattaient qu'il leur avoua sa véritable source de revenus. Personne ne lui dit qu'il avait mal agi.
Et Hadj-Abdallah ignore aujourd'hui encore si c'était leur façon d'approuver ce qu'il avait fait ou s'ils avaient tout simplement eu la même attitude dont ils avaient toujours fait montre à son égard. A savoir que le père a toujours raison. Même quand il a tort...Alors à quoi bon lui chercher querelle '


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)