Une ville, une histoire La Renault 4 de Hocine (7e partie)

Résumé de la 6e partie - Quand Ali entre dans la salle des professeurs, tous ses collègues le foudroient du regard..
Un des profs regarde Ali, un court instant, puis simulant le désir de vouloir s'arracher les cheveux, s'écrie :
' Wach bik, Ali ' Tu es fou ' Pourquoi t'es-tu mêlé de cette dispute ' D'habitude pourtant tu te tiens à l'écart de tout ce qui ne te concerne pas. Surtout quand il s'agit d'une bagarre.
' Eh oui ! Que veux-tu ' C'était plus fort que moi...C'est Ech-chitane qui...
' Allez, laisse tranquille Ech-chitane... Il ne s'intéresse plus à nous depuis longtemps parce qu'il n'a plus rien à nous apprendre...Au contraire ...
' Sincèrement, je ne sais pas ce qui m'a pris... Un brave gars a acheté une vieille R4 et il fallait que je le défende contre ses voisins.
Les enseignants se regardent déconcertés. Mais de quoi parle Ali ' Où est le lien entre son 'il au beurre noir et la vieille voiture que son voisin a achetée ' Ali est en train de perdre la tête, se dit-on. Il n'y avait pas le moindre doute.
Comme tout le monde le regarde de travers en signe d'incompréhension, Ali doit raconter et décrire dans les moindres détails la haine que ses voisins vouent désormais à un jeune enseignant qui a acheté une voiture alors qu'eux continuent à prendre bus et minibus, matin et soir. Tous sont scandalisés par le comportement des voisins d'Ali sauf un qui demande d'un air soupçonneux :
' Mais enfin.... c'est vrai. Comment a fait ce gars pour acheter une voiture en un temps si court ' Il est louche, ce type ! Hocine arrive à la cité vers 17h 30, lorsqu'un gamin, pas plus haut que trois pommes, courant derrière un ballon, fonce tout droit sur sa voiture. II freine à fond au point que le crissement des feins en fait sursauter plus d'un. Ouf ! soupire-t-il.
«J'ai bien fait de faire réviser les freins. Encore un peu et l'enfant passait sous les roues !»
Hocine s'attendait à ce que des gens viennent le féliciter pour le coup de frein qu'il venait de donner et qui lui avait permis d'éviter de heurter un gamin en bas âge qui aurait dû être chez lui, si ses parents avaient une once de civisme et de conscience. Mais il n'en fut rien. Le fautif, ce n'était pas le gamin qui courait comme un fou derrière un ballon, mais, lui, Hocine avec sa voiture qu'il n'aurait jamais dû acheter ! (A suivre...)