Algérie

Une ville, une histoire La haine des orphelines



Décision - Après la mort de leur mère, les cinq petites seront confiées à leurs tantes et sont élevées différemment selon le foyer dans lequel elles devaient vivre, aucune d'elles ne franchira jamais les portes d'une école.
En 1940, en pleine Guerre mondiale, une jeune femme, faute de soins et de médicaments, mourait à Nedroma à la suite d'une terrible épidémie de typhus. Elle laissait cinq petites filles dont la plus âgée n'avait que onze ans.
Le père, un tisserand de son état et particulièrement porté sur le vin rouge, ne trouva qu'une seule solution pour parer à la disparition de leur mère :
Donner carrément ses enfants à ses trois belles-s'urs. Après le quarantième jour, les cinq petites seront donc confiées à leurs tantes.
Et, bien sûr, elles sont élevées différemment selon le foyer dans lequel elles devaient vivre pour des raisons économiques liées à une époque difficile, aucune d'elles ne franchira jamais les portes d'une école.
Les deux plus chanceuses seront gâtées par une tante qui n'avait pas d'enfant. Elles apprendront tout ce qu'une femme devait savoir : par exemple, tricoter, laver le linge, repasser, préparer le repas et surtout se tenir en société.
Mais elles vivront dans la haine de leur père qui s'était entre-temps remarié et surtout de leurs tantes qui ne s'étaient jamais déplacées pour prendre de leurs nouvelles.
Et pour cause.
Les trois tantes étaient fâchées depuis plus de vingt ans et leurs nièces qu'elles avaient aidées à grandir, ont pris fatalement leur pli. Elles ont fini, elles aussi, par détester leurs tantes et par voie de conséquence leurs s'urs.
Aujourd'hui que ces vieilles dames ne sont plus de ce monde, les orphelines se sont mariées à leur tour et ont fondé des foyers. l'une est installée à Alger, deux autres à Oran et deux autres à Mostaganem. Elles ne se sont jamais revues. Elles évitent de se téléphoner et refusent catégoriquement d'entendre parler de réconciliation...


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