Une ville, une histoire La décision du patriarche (6e partie et fin)

Résumé de la 5e partie - Le père de Fayçal raisonne comme sa tante : la femme qui a des «pieds d'homme» peut couvrir de honte la famille qui l'accueille comme belle-fille.Et comme il n'y a aucun moyen de rétrécir les pieds de Hassina, Fayçal abdique. De toutes les manières en sa qualité de jeune homme diplômé, certes, mais qui n'a aucun moyen de voler de ses propres ailes, il n'a pas les moyens d'épouser Hassina contre la volonté de son père. En son for intérieur, Fayçal aime tellement Hassina que cette séparation est pour lui un vrai... divorce...
H'nifa veut consoler le jeune homme en lui proposant sa fille Nardjess, mais il refuse catégoriquement. La consanguinité était un gros risque qu'il ne voulait pas courir...Et puis, de toutes les manières pour lui, épouser une cousine était un acte assimilable à l'inceste.
Son père, lui, considérait que le mariage de son fils avec la fille de sa belle-s'ur, H'nifa ne serait pas une mauvaise chose... Pour convaincre son fils, il lui fait croire qu'il vaut mieux courir le risque de consanguinité que la certitude d'une risée collective à cause de la dimension des pieds d'une femme même si elle est aussi belle que Badr el Boudour des Mille et Une Nuits !
Entre Fayçal et ses parents commence une guerre d'usure qui dure plus de quinze ans.
Quand son père décède, le jeune homme a atteint la quarantaine. Il est, à présent, chef de famille. Il entreprend alors de redemander en mariage Hassina...Mais celle-ci est mariée depuis longtemps... Fayçal divorce alors une seconde fois. Cette fois-ci d'avec sa famille et toute la société...Il était devenu marginal...
Aujourd'hui, on le croise de temps en temps arpentant les rues de Tizi Ouzou. Quand il est fatigué de marcher, il s'assoit quelque part et pendant de longs moments mesure à l'aide du pouce et de l'index, tantôt les dimensions de ses pieds, tantôt celles de ses vieilles chaussures...