Algérie

Une ville, une histoire L'ultime escroquerie (3e partie)



Une ville, une histoire L'ultime escroquerie (3e partie)
Résumé de la 2e partie - Malgré l'opposition de son épouse, Ali ira rendre visite ' à Bouira ' à son ami Rachid, malade...
Djaouida fit l'impossible pour dissuader son mari d'aller rendre visite à son vieil ami, en vain. Quand Ali avait une idée en tête, il était impossible de la lui enlever. On ne ferait que perdre son temps et son énergie. Il était aussi têtu qu'un bloc de granit des montagnes d'Algérie qui l'avaient vu naître.
Je te l'ai déjà dit Djaouida, ma décision est prise. Rachid est un ami que je n'ai pas vu depuis une éternité. Il est sur le point de mourir et il veut me voir. Rendre visite à un mourant est un devoir sacré surtout lorsque c'est lui qui réclame cette visite. Si je me dérobe à ce devoir je serai l'homme le plus lâche qui puisse exister sur terre.
Demain, c'est vendredi...A mon retour, je me reposerai un peu puis l'après-midi je me rattraperai ; j'emmènerai les gosses où ils veulent.
Un quart d'heure plus tard, Ali était en route pour Bouira. Durant tout le trajet il était en compagnie d'une angoissante et lancinante crainte : ne pas arriver pas à temps.
Finalement sa crainte s'avéra injustifiée. Il trouva Rachid mal en point, mais vivant. Il était entouré de nombreux parents, voisins et amis. Dès l'arrivée d'Ali, ils se levèrent pour lui permettre de s'approcher du grabataire. Quant à ce dernier, il ne put s'empêcher de verser des larmes de joie quand il vit son ami.
' Ah ! Ali, tu es venu ! Excuse-moi de ne pas pouvoir me lever.
' Surtout ne bouge pas, Rachid ! Nous nous contenterons de nous serrer les mains comme les Roumis !
' Ah ! Mon cher Ali ! Tu n'as pas changé. Tu es resté tel que je t'ai connu il y a une quarantaine d'années. Je suis sûr que si je t'avais appelé à une heure du matin, tu n'aurais pas hésité à prendre la route cinq minutes après.
Pendant de longues heures, Rachid parla de ses douleurs, ses visites, ses bilans et ses scanners qui lui avaient coûté les yeux de la tête avant de conclure : «La médecine gratuite c'est de l'histoire ancienne maintenant. La plus ordinaire des radios coûte une fortune... Je me demande comment font ceux qui n'ont qu'un maigre salaire pour survivre. Moi, j'ai un maigre salaire mais pour pouvoir me soigner j'ai dû vendre ma voiture. Une Renault 4 à laquelle je tenais comme à la prunelle de mes yeux...Mais bientôt l'argent de cette vente sera épuisé... De toutes les manières bientôt je n'aurai plus besoin de me soigner. Mais je mourrai sans rien laisser aux enfants. Ali finit par comprendre pourquoi son ami voulait tant le voir. (A suivre...)


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