Algérie

UNE VILLE, UNE HISTOIRE : Guelma : La Malacca des numides



UNE VILLE, UNE HISTOIRE : Guelma : La Malacca des numides
Guelma (en berbère ?????), appelée autrefois Calama ou encore Malaca, est une commune de la wilaya de Guelma, dont elle est le chef-lieu, située à 60 km au sud-ouest d'Annaba, à 110 km à l'est de Constantine, à 60 km de la mer Méditerranée et à 150 km de la frontière tunisienne. Guelma se situe au coeur d'une grande région agricole à 290 m d'altitude, entourée de montagnes (Maouna, Dbegh, Houara) ce qui lui donne le nom de ville assiette, sa région bénéficie d'une grande fertilité grâce notamment à la Seybouse et d'un grand barrage qui assure un vaste périmètre d'irrigation.Elle occupe aussi une position géographique stratégique, en sa qualité de carrefour dans la région nord-est de l'Algérie dont dépendent cinq chefs-lieux de wilaya et reliant le littoral des wilayas d'Annaba, El Tarf et Skikda, aux régions intérieures telles que les wilayas de Constantine, Oum El Bouagui et Souk Ahras. Sous le règne de Massinissa, cette ville numide dénommée à l'époque Malacca était réputée pour être une région agro-pastorale par excellence. C'est pourquoi elle est, peu à peu, investie par les Phéniciens qui, pour mieux asseoir leur présence sur cette terre fertile et tant convoitée, érigent des postes de surveillance et des fortifications qui en font une cité imprenable. Mais aspirant chacune à avoir l'hégémonie de la région, Rome et Carthage s'affronteront férocement. L'aguellid Jugurtha livrera bataille et vaincra non loin de ses murs, précisément dans la mystérieuse Suthul (Aïn Nechma) le général romain Postinius Albinus. Le récit de cette glorieuse bataille, livrée en 110 avant J.-C., sera rapporté par Salluste dans ses récits. Devenue possession romaine, dès le premier siècle, Calama est une ville prospère. Elle est élevée à la fin du IIe siècle au rang de municipe sous le règne de l'empereur Trajan et devient avec Sétifis (Sétif) et Hippo-Reggius (Annaba), un des greniers de blé de Rome. Mieux, Calama sera également un carrefour stratégique au centre des antiques Rusicada, Tuniza, Taghaste, Hippone et Theveste, anciennes citadelles carthaginoises, voire un pôle culturel, tout comme l'est Thagaste. Aux IVe et Ve siècles, et au cours de l'époque chrétienne, Calama est élevée au rang d'évêché, faisant partie de la province ecclésiastique de Numidie, avec Possidius (également biographe de Saint Augustin) comme évêque. En 431 et alors que se confirme la menace d'invasion des Vandales, Possidius quitte Calama et part trouver refuge à Hippo-Reggius. Genséric prend possession de la cité. Cette dernière est mise à feu et à sang par les nouveaux assaillants. Calama, jadis, ville prospère, perd très vite tout son lustre. Mais lorsque les Byzantins parviennent à reconquérir l'Afrique du Nord, Solomon, le général de l'empereur Justinien, y fait construire une forteresse entre 539 et 544. Alors qu'elle connaît une période de stagnation, Calama va, à partir du VIIIe siècle, vivre les premières foutouhate arabo-musulmanes qui marqueront à jamais l'histoire de Calama qui prendra le nom de Guelma. La région, qui retrouvera un rayonnement à la fois économique et culturel sous le règne des Fatimides et des Zirides, sera, au cours du XIe siècle, l'une des destinations de la tribu des Banou Hilal, tel qu'indiqué par l'historien Ibn Khaldoun. Vers 1515, Guelma passe sous occupation ottomane. Aucune grande mue ne sera opérée durant cette période, notamment au plan socio-culturel. Trois siècles plus tard, plus précisément en 1834, la région voit l'arrivée des troupes françaises. En pénétrant dans la ville, le maréchal Bertrand Clauzel est frappé par l'importance stratégique du site. Aussi, décide-t-il d'établir deux années plus tard un camp permanent. C'est ce camp qui sera la base de la ville actuelle qui sera fondée par le général Duvivier, à proximités des ruines antiques sur lesquelles tentes et gourbis sont érigés, formant ainsi le Guelma des autochtones. En 1844, les nouveaux envahisseurs établissent un plan relatif aux travaux de défense et aux alignements de la future ville. Le centre européen voit le jour le 20 janvier 1845 et, dès lors, des générations entières de pieds- noirs affluent de l'Hexagone. Les Guelmois subissent très vite l'injustice coloniale, à travers l'expropriation, les tentatives d'acculturation... Guelma se développe très rapidement. Afin d'être installés au mieux en disposant de toutes les commodités, la ville dispose d'un réseau d'eau potable et d'assainissement, de plus, l'arrivée du chemin de fer aide à l'essor de cette cité naissante. Ces richesses offertes par la nature sont exploitées par les nouveaux colonisateurs pour leurs besoins, ceux de leurs familles et même de la population hexagonale. Quant aux autochtones, ils assistent impuissants à la dilapidation de leurs richesses et de leurs biens. Ce climat d'injustice poussera la population au soulèvement : le 8 mai 1945.


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