Algérie

UNE VILLE, UNE HISTOIRE : Ain El Turck, la première station balnéaire d'Algérie



Ain El Turck est une ville de la wilaya d'Oran et est située à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de son territoire, elle reste à ce jour, l'une des premières stations balnéaires, dont l'urbanisation de sa côte à but touristique remonte à l'année 1850, par un décret colonial promulgué en ce sens.Les découvertes archéologiques ont démontré que dès la plus haute antiquité, le territoire d'Aïn-El-Turck était habité par des troglodytes. Des ruines de plusieurs villages attestent aussi la présence à une époque bien moins lointaine de tribus berbères. On sait aujourd'hui, qu'après les Berbères vinrent les Romains, les Vandales, les Arabes. L'histoire de cette région, située à une quinzaine de kilomètres d'Oran, devient plus précise à partir du XVe ou XVIe siècle. En 1500, les Maures s'y installent. En 1507, les Portugais y font une brève incursion. En 1509, le Cardinal Ximénès s'empare d'Oran et ses troupes viennent occuper le territoire d'Aïn-El-Turck. Mais quelques années plus tard, les soldats espagnols se replient sur Oran et le Pacha Hassan vient y exercer son autorité. En 1587, les troupes espagnoles font à nouveau leur apparition sur le territoire. En 1790, le Bey turc et ses tribus chassent les Espagnols et donnent au lieu occupé le nom d'Aïn-El-Turck (Source du Turck).La plage d'Aïn-el-Turck servait de point de débarquement aux janissaires d'Alger lorsqu'ils venaient assiéger Oran. C'est également sur cette plage que débarqua le 30 juin 1732 le comte de Montemar, parti d'Alicante le 15 du même mois. Il entra, le lendemain 1er juillet dans Oran que les Espagnols avaient été contraints d'abandonner vingt-quatre ans auparavant. Créé en 1850, Aïn-el-Turck, (la fontaine des Turcs) située à 15 kilomètres d'Oran est à égale distance de Mers-el-Kebir et du cap Falcon, sur la plage dite des Andalouses. Le décret du 11 août 1850, promulgué le 18 septembre suivant, prescrit la création d'un centre dans la plaine de l'Eurfa. Ce texte stipule: Il est créé dans la plaine de l'Eurfa au lieu-dit Aïn-El-Turck un centre de population européenne de 60 feux. Le territoire de la commune sera de 2.650 hectares, 35 ares et 44 centiares .Le 10 septembre 1850 le Ministre de la guerre adresse une dépêche demandant la mise en place de la délimitation et de l'alignement du village. Ce qui, de nos jours, est dénommé le P.O.S. (plan d'occupation des sols) et celui de nivellement sont établis par le Service des Bâtiments civils. Le sol environnant, sur tout le territoire, se compose essentiellement de lentisques, de ?'diss (plantes) et de palmiers nains, qui occupent même l'emplacement du futur village. Le gouvernement de la 2e République accorde alors aux colons 125 F par hectare défriché ! Aïn-el-Turck fut érigée en commune de plein exercice par décret du 23 mars 1856.Inutile de décrire toutes les initiatives, la patience, la besogne ardue et les efforts de quelques pionniers pour transformer le village en commune de plein exercice : routes, fermes, maisons, mairie, école, poste, fontaines, lavoir, église, tout a pris forme peu à peu, tout a pris vie. Cette période a duré jusqu'en 1885. A partir de là, pendant 15 années encore, le village s'est embelli de plantations d'arbres, de trottoirs et même, à certains endroits, on voit apparaître l'éclairage des rues ! C'est un grand progrès. Pour ne pas se laisser déborder par les spéculateurs, la municipalité décide de vendre une partie de ses terrains cédés par les domaines. 112 lots seront proposés au prix de 0.75 F le mètre carré. Hélas, les spéculateurs s'en mêlent rapidement et, en quelques années, les prix augmentent. Au cours des années, des bâtiments modernes ont vu le jour; une nouvelle église, une poste, des écoles, une magnifique mairie visible de très loin avec sa tour et surtout ses horloges, ont été édifiées autour de la place centrale du village. Tous les évènements importants de la commune s'y déroulaient : visite de personnalités, élections, mariages, fêtes, même les enterrements avec l'église, tout passait par cet endroit. Vu d'avion, Aïn-el- Turck ressemblait à un triangle isocèle. En prenant pour base la route qui longe la mer, avec en point central de cette base ,le Monument aux morts et son fameux canon rouillé ,prenons en repère côté Cap-Falcon l'église de Saint-Maurice (cinéma en plein air), côté Bouisseville la fin de la route du canal, celle qui descendait depuis la vieille église et la place qui était sur la route du cimetière ; dans ce triangle deux grands axes, la route qui partait du monument aux morts pour rejoindre la vieille église en traversant tout le village, c'est devenu au cours des années l'axe principal, avec la route qui arrivait d'Oran et passant devant la mairie rejoignait le douar Marocain. C'était une croix dans le triangle. Aïn El Turck est une importante station balnéaire. Elle donne également son nom à une des plages de la région d'Oran. L'urbanisation de la côte (à but touristique) a été amorcée par le décret colonial de 1850 portant sur la création du centre. Suivirent trois sites : Trouville en 1900, Bouisseville en 1905 (du nom d'un certain Godefroy Bouisse propriétaire du terrain sur lequel fut construit le faubourg, en bord de mer), Saint Roch sur mer en 1912.L'ensemble de ces centres regroupait 1 374 habitants en 1911. Depuis et à ce jour, la ville d'Ain Turck est devenue l'une des meilleures stations balnéaires du pays, en accueillant des milliers de touristes, venant de tous les coins du pays et de l'étranger.


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