Une ville, une histoire Accro au chocolat

Résumé de la 1re partie n Nabil, 22 ans, entre au grand bazar de Bab Ezzouar. Il a envie de voler quelques tablettes de chocolat.Je sais qu'il y a plein de caméras ! Je sais aussi que le bazar est plein de gens et qu'on ne peut pas les surveiller tous... Le tout est d'agir vite. ' Et puis qui va soupçonner deux beaux jeunes hommes comme nous de vouloir dérober quelques malheureuses tablettes de chocolat '
' Mais tu es complètement fou, Nabil ! C'est du vol... Qu'est-ce qui te prend '
' Parle à voix basse...Tu crois que je ne sais pas que c'est du vol ' Tout le monde vole et triche de nos jours ! Ah ! Mais tu es un vrai demeuré, toi ! Je ne le découvre qu'aujourd'hui.
' Non, non, Nabil... je te laisse ... je sors... je ne veux pas être mêlé à ça. Ma mère est hypertendue ; je ne veux pas qu'elle fasse un pic de tension à cause d'une bêtise comme celle qui est en train de tarauder ton esprit.
' Hé ! Attends...
' Le copain s'en va sans se retourner.
' Nabil comme prévu, subtilisa également un déodorant qu'il fourra discrètement dans une des poches de son blouson et se dirigea vers la sortie en sifflotant.
Plus que quelques mètres et il pourrait déguster les belles tablettes de chocolat aux noisettes... Soudain, il sent deux mains se saisir vigoureusement de ses deux poignets en même temps que tonne dans ses oreilles un ordre martial : «Arwah allehna !» («viens ici !»). Nabil regarde les deux agents de sécurité, qui s'étaient saisis de lui, avec des yeux dilatés par la surprise et l'incrédulité. Il s'était dit qu'ils allaient lui enlever les tablettes de chocolat et le déodorant et le laisser partir. Ils n'allaient tout de même pas en faire tout un plat pour quelques malheureuses tablettes de chocolat '
' Eh bien, si ! Le plat qu'ils en avaient fait était si grand qu'il s'est retrouvé face à un juge au tribunal d'El-Harrach. Quelle honte pour un jeune dont le père, haut cadre dans une très grande entreprise étatique, l'a gavé de chocolat au point d'en faire un... drogué du cacao.
Yahia Béjaoui