Une ville, une histoire

Supercherie - Les vieilles familles oranaises, dans les années 50, ne pouvaient pas aller à la plage sans allumer une bougie dans le mausolée de Sidi Mohamed El-Bahri. Un peu comme si elles demandaient au Saint la permission de fouler le beau sable fin de la corniche sans être inquiétées.Il fallait qu'elles longent vingt kilomètres de côte sur une route sinueuse pour arriver enfin à destination.
Et là c'était le désert, le désert intégral. En face la route se terminait en cul de sac, à gauche il y avait une vieille ferme de colon «Fermit Gomiz» et à droite la mer.
Le mausolée était donc construit au beau milieu de la plage et il n'y avait rien alentour.
Mais cette plage n'était pas n'importe quel bout de côte, elle avait une histoire.
C'est là, selon les historiens, que les premiers Arabes et les premiers Berbères chassés d'Andalousie mirent le pied après avoir perdu leur royaume en Espagne.
D'où le nom donné à cette zone de «Andalouses», un site idéal pour promouvoir cette région par le biais d'un complexe.
Mais pour construire un complexe touristique haut de gamme, les architectes en charge du projet à l'époque, n'avaient d'autre alternative que de raser le mausolée, ou du moins de le transférer plus loin pour ne pas choquer la sensibilité des riverains.
On décide donc de «loger» le Saint sur un promontoire dans le prolongement du Boulevard Front de mer d'Oran.
Quelle n'a pas été la surprise des fossoyeurs en découvrant que le tombeau était vide.
Aucun reste humain ne se trouvait dans la sépulture.
Pendant des dizaines d'années les Oranais ont invoqué un saint qui n'a jamais eu d'existence et ont rendu hommage à du vent?
Il semblerait que le colon Gomez soit à l'origine de cette sinistre plaisanterie. Mais rien n'a encore été prouvée.