Algérie

Une ville, une histoire



Jamais ville d'Algérie n'a été aussi marquée par ses envahisseurs qu' Oran. Et particulèrement par les Espagnols.Au point, d'ailleurs, que les vieilles familles oranaises parlent couramment le catalan, en tous cas presque toutes. Une octogénaire avouera même qu'aux soirées nuptiales ou au bain maure, elle parlait l'espagnol avec ses amies pour que les autres convives ne comprennent pas ce qu'elles se racontaient. Cette langue, apprise sur le tas, en contact des réfugiés politiques qui avaient trouvé refuge à Oran à partir des années 40, ? on parle de 300 000 individus avant l'indépendance ? servira de marqueur entre les enfants de la ville et ceux de la banlieue.Pas pour longtemps cependant puisqu'elle sera généralisée à tous les milieux.
Jusqu'en 1966 tout le monde à Oran baragouine l'espagnol, que ce soit le fonctionnaire ou le marchand de légumes. Et même si le catalan a perdu du terrain, il garde encore quelques termes qui font désormais partie du «patois» oranais.Comme par exemple celui de «felta» qui signifie faute, erreur, ou celui de «barato» qui veut dire beaucoup, excès ou opulence, par extension.
Sans prendre garde au mot qu'elles utilisent et qui est pourtant typiquement ibérique, de nombreuses vieilles dames disent prendre le «Renfe», c'est-à-dire le car.Elles prononcent plutôt le vocable «Rifi».Ce phénomène que l'on observe dans cette ville est plutôt unique et donne à la cité un charme que l'on ne trouve pas ailleurs.


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