Algérie - A la une

Une ville, une histoire Le dernier guillotiné de droit commun



Evènements - Il y a des vérités tellement têtues qu'il arrive à l'histoire
de les contourner à défaut de les oublier.
Ainsi en est-il, par exemple, de la guillotine. On croit que cette machine infernale n'a été mise en place en Algérie que pour exécuter les hommes politiques ou les combattants algériens coupables de rebellion contre la France.
C'est faux.
Elle a toujours fonctionné pour punir les indigènes et, à notre connaissance, jamais un pied noir n'a mis la tête sous l'échafaud.
Historiquement, le premier guillotiné de la Révolution est Ahmed Zabana, en 1956.
Ses restes reposent actuellement dans un paisible cimetière du village de Zahana à 20 kilomètres à l'ouest d'Oran.
Il y aura bien sûr d'autres condamnés à mort à Serkadji, des dizaines même, des chahids dont le sacrifice restera éternel.
Mais qui était, avant la Révolution, le dernier guillotiné de droit commun, le dernier malheureux à avoir eu la tête tranchée parce que son avocat, commis d'office, n'avait pas obtenu la perpétuité '
Un jeune homme d'à peine 18 ans, presque imberbe.
Un jeune homme qui ne savait rien de la vie et qui, un soir, sur un coup de folie, commettra l'irréparable.
Ce soir-là, M. Hacène, qui a vu le film «Nous sommes tous des assassins», sera tellement troublé qu'il réveillera son employeur, un marchand de tissu, et le transpercera de plusieurs coups de couteau, gratuitement, sans raison, pas même pour le voler.
C'est la stupeur à Treral, dans les
Hauts-Plateaux.
Le village est littéralement traumatisé.
Hacène sera arrêté tout de suite, jugé et condamné aux assises.
Il sera transféré à Berrouaghia, dans le Titteri, en attendant sa grâce.
Elle ne viendra jamais. Il sera exécuté pour l'exemple et son corps n'a jamais été remis à sa famille.


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