Algérie

Une ville, une histoire Le vin jusqu'à la mort



Une ville, une histoire                                    Le vin jusqu'à la mort
Débrouille - Pour s'en sortir les jeunes font n'importe quel boulot : cireurs, portefaix au marché, manutentionnaires occasionnels et souvent s'engagent comme travailleurs saisonniers.
La région du djebel Nador est une région connue surtout pour son l'élevage ovin. L'agriculture sert d'appoint à l'économie locale.
Les légumes sont produits dans des lopins parcimonieux car la terre est ingrate. Quant aux fruits, ils viennent surtout du Nord, de la côte et de la bande tellienne.
Et pourtant des colons ont réussi, on ne sait pas par quel tour de magie, à acclimater la vigne.
D'abord sur quelques hectares à titre expérimental et ensuite sur des centaines d'hectares.
Ils y planteront plusieurs variétés et principalement du raisin de cave.
Dans le bourg qui sert de chef-lieu et de bureau de liaison aux Européens, le chômage des indigènes est endémique.
Pour s'en sortir les jeunes font n'importe quel boulot : cireurs, portefaix au marché, manutentionnaires occasionnels et souvent s'engagent comme travailleurs saisonniers.
Moulay et Abderrahmane font partie de cette cohorte que l'école a exclue à 14 ans.
Compagnons d'infortune pour avoir partagé toute leur misère, ils sont devenus avec le temps des amis inséparables.
Et lorsqu'ils ne sont pas embauchés quelque part, et qu'ils ont quelque sou en poche, ils font comme tous les jeunes de cette époque, ils boivent en cachette, dans les buissons, dans les talus et parfois même au milieu des vignes.
La «zetla» et autres saloperies d'aujourd'hui n'existaient pas.
Et puis un jour, ils s'aperçurent par le plus grand des hasards, que le clos de M. Bertg était désert et que sa cave n'était pas surveillée, le gardien s'étant autorisé quelques heures pour manger chez lui.
C'était donc l'occasion rêver de boire à l il, sans débourser le moindre centime.
Ils se munirent de deux longs siphons, pénétrèrent dans le clos sans rien déranger, ni rien déplacer et se mirent à plat-ventre pour pomper le vin entreposé dans le sous-sol.
Ils burent dans l'allégresse sans se douter que le niveau du vin ' déjà assez bas ' commençait à descendre.
Et plus, il descendait et plus, ils se baissaient pour l'atteindre...
...jusqu'au moment où, complètement saouls, ils se penchèrent un peu plus sans se rendre compte qu'ils perdaient l'équilibre.
Et ils le perdirent au point de plonger dans le liquide la tête la première. Le lendemain le gardien découvrit deux cadavres flottant sur le vin.


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