Algérie

Une ville, une histoire Borgeaud, un conte de fées



Ego - Et pour bien marquer son territoire et surtout la différence de statut, il poussera l'orgueil jusqu'à se faire réaliser une statue pour la faire trôner à l'entrée de son «hacienda».
Il est né à Blida au début du siècle dernier. Certains prétendent qu'il aurait vu le jour à Boufarik, voire à Alger.
Peu importe ce genre de détails, mais ce qui est sûr c'est qu'il est né avec une cuillère d'argent dans la bouche.
Tout lui réussit : l'agriculture, l'arboriculture, l'apiculture et surtout une terre abondamment arrosée, fraîche, friable comme peut l'être la terre de la Mitidja.
Cet homme qui fera parler de lui, même après l'indépendance, est Borgeaud.
Ses terres s'étendaient sur des milliers d'hectares jusqu'aux portes d'Alger.
Des centaines d'ouvriers, dont il ignorait même le nom, étaient à son service en plus de quelques métayers choisis évidemment parmi les Européens d'Algérie.
Plus qu'un fermier ordinaire, il était un super colon et ses propriétés étaient tellement vastes qu'il utilisait souvent un hélicoptère pour les survoler.
Et pour bien marquer son territoire et surtout la différence de statut, il poussera l'orgueil jusqu'à se faire réaliser une statue pour la faire trôner à l'entrée de son «hacienda».
Indépendamment des terres agricoles que lui ont léguées ses parents à leur mort et quelques parcelles qu'il a acquises par ses propres moyens au début de son ascension, d'où tenait-il tout cet empire '
La question a toujours été posée sans avoir de réponses.
La version la plus vraisemblable et qui tient la route est qu'il aurait dépossédé des centaines de musulmans qui avaient des petits lopins, soit par le biais de prêts non rendus, soit par le biais de rachats en utilisant des crédits, soit enfin par le biais d'expropriations, la justice et l'administration étant à ses ordres.
Sa position dans l'échelle sociale lui permettra non seulement d'avoir l'oreille du gouverneur général, mais de tisser surtout des amitiés avec les hommes au pouvoir à Paris.
Son dernier coup du genre en 1962 a été de se faire indemniser tous ses biens par le gouvernement français. Il aurait reçu 1 milliard de centimes de l'époque. Il a été le seul colon à bénéficier de ce privilège. Personne d'autre.


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