Algérie

Une ville, une histoire Cadavre cherche asile



Une ville, une histoire                                    Cadavre cherche asile
Vie - Dans le quartier où ils avaient construit une maison très confortable, le bruit courut que leur voisine était juive mais qu'elle avait abjuré sa foi pour embrasser l'Islam. Elle n'en eut que plus de respect.
Nous ne citerons ni les noms ni les prénoms des acteurs de cette triste histoire et encore moins le lieu où elle s'est déroulée pour ne pas réveiller de vieilles blessures qui ne sont sûrement pas encore cicatrisées.
Cette pénible affaire a commencé dans les années 30.
Un Algérien, issu d'une grande famille pieuse et très conservatrice au demeurant, s'amourachera d'une jeune fille de son âge.
Il n'y a rien de plus naturel quand on a vingt ans.
Sauf que cette demoiselle en question était juive. Personne évidemment ne voulut de cette alliance aussi bien la famille de l'un que la famille de l'autre.
Malgré les foudres brandies de part et d'autre, accompagnées souvent de menaces, les jeunes gens se marièrent.
Contre tout le monde, contre la tradition, contre les interdits.
Ils eurent beaucoup d'enfants, mais dans une autre ville où ils s'installèrent pour échapper à la vindicte.
Dans le quartier où ils avaient construit une maison très confortable, le bruit courut que leur voisine était juive mais qu'elle avait abjuré sa foi pour embrasser l'Islam.
Elle n'en eut que plus de respect.
Peu avant l'indépendance son mari rendit l'âme. Elle lui survivra encore 6 ans.
Elle mourut en 1964 entourée de l'affection des siens, cinq garçons et quatre filles dont beaucoup étaient mariés et avaient des enfants.
Le jour des funérailles, tous les notables que comptait cette cité vinrent présenter leurs condoléances à la famille éplorée.
Une fois que le cortège funèbre arriva devant les grilles du cimetière, surprise, le gardien refusa net de le laisser entrer sous prétexte que la défunte était juive et qu'elle ne pouvait être enterrée dans un cimetière musulman.
Malgré les protestations de la foule et les suppliques de ses enfants, il ne voulut rien savoir.
La dépouille sera alors ramenée à la maison au grand scandale des voisins.
Elle y restera deux jours et deux nuits au point qu'elle commença à se putréfier.
Ce n'est qu'au troisième jour qu'une âme charitable arriva à convaincre le gardien.
Elle lui affirma, sous la foi du serment, qu'il avait été témoin de la Chahada de la juive.


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