Algérie

Une ville, une histoire Quand le car se trompe de route



Une ville, une histoire                                    Quand le car se trompe de route
Périple - Il faudra presque une semaine au véhicule pour atteindre l'Egypte et le port pour le transbordement en bateau afin de rejoindre le continent asiatique.
Hadfj Nacer est l'aîné d'une grande famille dans le Sersou, les Hasnaoui.
Grâce à son atelier de mécanique, le seul dans la région, il a réussi à amasser une fortune honorable qui lui a permis d'acheter un car pour le transport des voyageurs à destination du Sud.
Un vieux teuf-teuf de marque «Chausson» des années 40.
En 1962, à l'indépendance, il décide de renouveler son parc, fort déjà de deux véhicules. Des engins quasiment neufs et prêts à mordre les pistes de l'arrière-pays.
C'est alors qu'il eut un jour une idée de génie. Ayant pratiquement le monopole du transport, pourquoi se dit-il, ne pas organiser pour les prochains pèlerins, un voyage qui les mènerait aux Lieux Saints de l'islam, directement et sans bouger de leur siège '
Il fixa, par le bouche à oreille le tarif du billet, recrute deux chauffeurs aguerris aux longs parcours et un graisseur pour les aider en cas de panne ou de pépins.
En l'espace de trois jours, le tam-tam du village ayant parfaitement fonctionné, toutes les places de son bus étaient réservées.
Le jour du départ, tout le village était à quai sur le trottoir. Une première...
Le voyage se déroula sans encombre, dans la joie et dans la bonne humeur.
Le bus fera de nombreuses haltes pour permettre aux pèlerins de manger, de boire et de se dégourdir les jambes.
Il faudra presque une semaine au véhicule pour atteindre l'Egypte et le port pour le transbordement en bateau afin de rejoindre le continent asiatique.
A part quelques migraines et le mal de mer, les villageois du Sersou arrivèrent sains et saufs sur la rive. Et c'est là que tout se complique pour les deux chauffeurs.
Personne ne lisait l'arabe parmi eux et encore moins l'anglais. Ils naviguèrent au pif sans se rendre compte qu'ils s'égaraient de la bonne route.
Et c'est ainsi que ce qui devait arriver arriva.
Au bout de quelques heures de trajet ils furent stoppés et interceptés par une patrouille militaire... une patrouille israélienne, surprise de trouver un bus sur une route que n'empruntaient jamais les bédouins.
C'est tard dans la soirée, après moult vérifications et l'accord de leurs chefs que les militaires autorisèrent les pèlerins à continuer leur route en sens inverse.
Plus tard, l'un des chauffeurs affirmera avoir reconnu le fils de Cohen Nouchy, le quincaillier juif du village.


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