Algérie

Une ville, une histoire Salim le «Bônois»



Une ville, une histoire                                    Salim le «Bônois»
Aventure - Il n'a que 14 ans quand il s'embarque dans un navire «moutonnier» pour Marseille.
C'est certainement l'artiste algérien le plus fabuleux d'après guerre et certainement aussi le moins connu dans son pays. D'ailleurs personne ne se souvient de lui aujourd'hui.
Il s'appelle Salim Halali. Il et né en 1920 à Annaba d'une famille de boulangers, originaire, selon quelques témoins, de Souk Ahras.
On dit de lui qu'il descendait directement de la tribu des Beni Hilal.
C'est le spectacle de Bachtarzi qui se produisait un soir à Bône qui va le décider à choisir le métier de chanteur.
Et comme il n'avait que 12 ans et qu'il était sans le sou, il y alla au culot dans la salle.
Las de tourner en rond dans une ville sans espoir et sans avenir, il décide un jour de tout abandonner, son pays comme la boulangerie familiale.
Il n'a que 14 ans quand il s'embarque dans un navire «moutonnier» pour Marseille. Là, fort de son «accent» et surtout et de son teint espagnol il en profite pour chanter ici et là et vivre de quelques cachets.
Et puis le destin va le prendre carrément en main et très vite. Sa rencontre avec Mohamed Elkamel, un impresario de talent lui ouvrira bientôt toutes les portes du show-biz.
En 1938, il fait la tournée des capitales européennes. Dans la même année, il se produit dans un spectacle époustouflant dans le plus grand cinéma de Marseille, place du Théâtre.
En 1940, il échappe de justesse aux camps de concentration grâce au recteur de Paris de Si Kaddour Benghebrit.
D'après une biographie rédigée par les frères Hachlef, le recteur pour sauver son compatriote qu'on prenait pour un gitan, délivrera aux Allemands une attestation de conversion à l'islam et fera même graver sur une tombe abandonnée du cimetière musulman de Bobigny le nom du père de Salim.
Après la Seconde Guerre mondiale c'est l'apothéose du petit Bônois.
En 1947, il crée un cabaret de luxe «Ismaïlie folie» dans l'hôtel particulier de Ferdinand Lesseps, avenue Montaigne à Paris, en 1948 il en crée un second rue du Colisée.
En 1949, il se retire pour vivre au Maroc où il ouvre, selon les Marocains eux-mêmes, le plus grand cabaret du monde «Le coq d'or».
Puis il se ravise, monte à Cannes, crée un studio puis un autre à Paris.
Et pour bien montrer son attachement à son pays et à Bône qu'il ne reverra jamais, il abandonne tous ses droits à des associations bienfaitrices algériennes.


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