Une ville, une histoire

Injustice n C'est la question que l'on est en droit de se poser quand on pense qu'ils ont été brutalement arrachés à leur milieu familial à cause d'un drame dont ils ne sont nullement responsables.
L'histoire de Sétif restera à jamais marquée par les massacres du 8 Mai 1945.
Tout ou presque a été dit sur ce génocide.
Des témoins encore vivants révèlent chaque jour des événements inconnus, inédits de cette terrible tragédie que la France a tenté de cacher au monde entier.
Et lorsque nous parlons de Sétif, nous parlons aussi de Guelma et de Kherrata, bien évidemment.
Il y a pourtant un aspect de cette affaire qui a été totalement occulté, complètement effacé pour des raisons sans doute liées à la pudeur et à la grande retenue des
Algériens : leur solidarité.
Suite à ces tueries à grande échelle qui n'ont épargné personne dans le Constantinois et qui ont fait plus de 45 000 morts identifiés, de nombreuses familles du centre du pays de l'Ouest et même du Sud se sont portées volontaires pour adopter un orphelin.
Nous n'avons pas de chiffres exacts mais nous savons que plusieurs centaines d'enfants en bas âge ont été recueillis. Agés aujourd'hui de plus de cinquante ans, quel parcours ont eu ces garçons et ces filles dans la vie '
C'est la question que l'on est en droit de se poser quand on pense qu'ils ont été brutalement arrachés à leur milieu familial à cause d'un drame dont ils ne sont nullement responsables.
Il y a un deuxième aspect, de moindre importance, c'est vrai, mais symboliquement très chargé et qui a été gommé lui aussi :
le premier emblème national qui a été exhibé au cours des manifestations. Qu'en est-il advenu, quel a été son sort '
Selon certains historiens, cet emblème en question aurait été cousu par la s'ur de Messali Hadj à Tlemcen.
C'est un militant du PPA qui l'aurait ramené par train en prévision du prochain soulèvement.
A Tlemcen, selon des sources dignes de foi, il aurait été emmuré par crainte d'une éventuelle descente de police.
Abdenour Fayçal