Algérie

Une ville, une histoire



Une ville, une histoire
Spectacle - Avec l'autorisation de l'administration coloniale, Farid El-Atrache louera la salle Dounyazed où se produisaient habituellement Mohamed Touri et plus tard Sid Ali «Fernandel».
Dans les années 48 et 50, l'Algérie était très peu connue dans le Monde arabe et encore moins sa capitale. Au cours de la Révolution, le courage exceptionnel des moudjahidine et des fidayine et les incroyables sacrifices consentis par notre peuple vont rectifier le tir et forcer l'admiration de millions d'Arabes qui ne savaient rien de ce pays.
Mohammed Abdelwahab, le maître incontesté de la musique égyptienne, composera ses meilleurs morceaux à la gloire de nos chouhada.
Il ne mettra jamais les pieds en Afrique du Nord sauf à Rabat pour animer la nuit nuptiale du futur Hassan II.
Oum Keltoum n'a jamais chanté l'Algérie. Invitée par Boumedienne pour le dixième anniversaire de l'indépendance, elle exigera qu'il vienne lui-même l'accueillir à l'aéroport de Dar El-Beïda ce qu'il refusa, naturellement. Abdelhalim Hafez fera l'effort de venir à Alger pour saluer ses fans et dire tout le respect qu'il voue à ce peuple et sa bravoure.
Reste Farid El-Atrache.
En 1948 et 1949, il n'était qu'un vague chanteur de quartier, sans réel talent comparé à celui de sa s'ur Asmahane.
C'est à partir de 1950 que son étoile a commencé à monter dans le ciel des stars.
Mais il n'était pas encore le monstre sacré qu'il deviendra dix années plus tard. Et pour être ce monstre précisément, il lui fallait parcourir toutes les capitales arabes pour imposer son talent.
Alger était l'une de ses haltes.
Avec l'autorisation de l'administration coloniale, Farid El-Atrache louera la salle Dounyazed où se produisaient habituellement Mohamed Touri et plus tard Sid Ali «Fernandel».
En quelques jours, les tickets d'entrée avaient tous été écoulés. Artistes, comédiens et citoyens de Bab El-Oued et de la Casbah se presseront pour voir cet Egyptien qui a carrément zappé leur pays dans le film «Sat Erih Ala Baghdad» (le vent souffle sur Baghdad).
Dans cette comédie musicale, Farid El-Atrache a chanté le Soudan, les Arabes du Golfe, la Tunisie et le Maroc et n'a pas dit un seul mot sur l'Algérie.
Les Algérois ont donc pris cet oubli pour une insulte et ils se vengeront à leur manière comme vous allez le voir. A la fin du spectacle que quelques rares spectateurs ont applaudi, la salle entière se lèvera comme un seul homme pour lancer des tomates'pourries'
Après cet incident, Farid El-Atrache ne remettra jamais plus les pieds en Algérie, la leçon ayant été parfaitement comprise.




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