Algérie

Une ville, une histoire


Une ville, une histoire
L'inattendu n Le 25 novembre 1997, aux environs de 21h, Abdellatif regardait tranquillement la télévision lorsqu'il entendit la sonnerie du téléphone.Il chaussa ses mules et se rendit au couloir où se trouvait le téléphone.- Allô! J'écoute!- C'est toi Abdellatif'- Oui. C'est toi, Redouane'- Oui... tu m'as reconnu, hein'- Bien sûr... Alors comment ça va' Nous ne nous sommes pas vus depuis très longtemps! Oui... Depuis six mois et dix-huit jours!- Ah! Sacré Redouane, toujours aussi spirituel et aussi précis qu'une horloge suisse!- J'aimerais te parler, Abdellatif. Tu peux venir chez moi, demain après-midi'- Ce n'est pas grave, j'espère' Non... non... Tout va bien. Je veux te voir, c'est tout. Nous ne nous sommes pas vus depuis si longtemps.- Oui?C'est vrai? Nous sommes tellement pris par le travail que?Abdellatif se tut parce qu'il venait de s'apercevoir qu'il n'y avait plus personne au bout du fil. La communication avait été coupée.Il voulut rappeler son ami mais réalisa qu'il ne connaissait pas son numéro de téléphone.Et le calepin où il devait se trouver, il l'avait laissé au bureau. Bof?! Demain après-midi, il lui rendrait visite et l'affaire serait réglée. ?Le lendemain, à 16h30, Abdellatif sonna chez son ami. Ce fut Rabéa, son épouse qui ouvrit. Elle avait tellement maigri qu'il avait failli ne pas la reconnaître.- Euh... bonsoir Rabéa... Redouane est là'L'autre, pour toute réponse, éclata en sanglots et l'invita à entrer. A l'intérieur, il y avait Sahnoun et Rabah, les deux enfants de Redouane et Rabéa, âgés respectivement de dix-huit et dix-sept ans. Eux aussi paraissaient tristes.- Qu'est-? qui se passe' Où est Rédouane'- Redouane est mort, Abdellatif ! hurla entre deux sanglots la malheureuse épouse.- Quoi ' Redouane est mort' Comment cela est-il arrivé' Et où est-il-maintenant'- Il est enterré au cimetière de Sidi-M'hamed, balbutia Sahnoun.- Quoi' Vous l'avez enterré déjà'- Comment ça «déjà» ' Il est mort voilà plus de huit mois ! ajouta Rabéa.?- Quoi' Allah yahdikoum ! Hier, il m'a téléphoné!... Et c'est lui qui m'a demandé de passer le voir, aujourd'hui.


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