Algérie

Une ville, une histoire Apartheid



Diktat - Dans le premier établissement, l'école des pauvres, les élèves n'avaient pas le droit de parler leur langue maternelle au cours de la récréation. Ni l'arabe ni le kabyle.
Pendant l'occupation coloniale, tout était fait par les Français pour déculturer les Algériens au point de les faire douter de leur histoire et de leur propre identité.
Et cela était visible particulièrement dans les Hauts Plateaux, dans ces villages perchés qui dominaient les plaines. Dans l'un de ces hameaux qui porte aujourd'hui un nom bizarre et que nous prendrons comme exemple, les Algériens étaient d'office inscrits à l'école indigène.
L'école des Européens, comme son nom l'indique, était uniquement réservée aux «Roumis» avec quelques exceptions pour les enfants de caïds et de bachagas. Politique oblige. Dans le premier établissement, l'école des pauvres, les élèves n'avaient pas le droit de parler leur langue maternelle au cours de la récréation. Ni l'arabe ni le kabyle.
Pour passer leur examen de sixième, ils étaient obligés de se vacciner contre le choléra pour ne pas coller leurs microbes aux petits Français qui composaient le même jour et dans la même classe. En fin d'études primaires, en classe supérieure où se côtoyaient les recalés de la sixième et les prochains exclus atteints par la limite d'âge, on apprenait quatre choses aux musulmans qu'ils ne devaient jamais oublier : Que l'Emir Abdelkader était un ami de la France, que Mahomet était un illuminé, que Haroun-Errachid a offert deux éléphants blancs à Charlemagne et que les Arabes ont été battus en 732 à Poitiers par Charles Martel.
Quant aux plus pauvres des pauvres qui étaient inscrits à la cantine, ils devaient, les malheureux, traverser tout le village à midi, en rang deux par deux, en chantant, une assiette en fer blanc dans une main et une cuillère dans l'autre. Le boulodrome était interdit aux Arabes sauf aux supplétifs et les ivrognes qui avaient exagéré de la bouteille, étaient emmenés dans une brouette en cellule de dégrisement.
Pour ce qui était du cinéma communal, les Algériens n'avaient pas accès au balcon de la salle, il était réservé aux colons sauf les mercredis quand on projetait un film égyptien.


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