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Une victoire pour Merkel et la BCE



Une victoire pour Merkel et la BCE
Les dirigeants européens ont finalement réussi, in extremis, à dépasser leurs divergences et à proposer des solutions à la crise de la dette grecque, qui vont beaucoup plus loin que ce qui a été fait lors de la réunion de juillet. Plus qu’un plan de sauvetage, la dernière rencontre des dirigeants de la zone euro impose un ensemble de règles budgétaires destinées à garantir un règlement de la crise. D’une décote de la dette grecque à un renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF) en passant par une recapitalisation des banques, c’est une véritable cure choc appuyée de 1000 milliards de dollars destinés à sauver la zone euro, dont 200 milliards rien que pour la Grèce. L’issue de la crise est d’ailleurs considérée comme une grande victoire pour la chancelière allemande, Angela Merkel, et ses alliés nordiques. Comme voulu et prôné par Mme Merkel et la Banque centrale européenne (BCE), cette dernière n’interviendra pas pour sauver les Etats endettés et ce, dans le strict respect des règles du Traité de Maastricht. Les mauvais élèves du Sud auront également à s’astreindre à une discipline via l’application de la règle d’or budgétaire, comme c’est le cas en Allemagne. Enfin, si les banques privées devront renoncer à 100 milliards d’euros sur les 350 milliards de dette de la Grèce et que le pays doit composer avec une forte décote de ses obligations, il devra s’astreindre à l’objectif de ramener son taux d’endettement à 120% du PIB en 2020 contre 165% prévu fin 2011. En contrepartie, Athènes peut prétendre à 100 milliards d’euros de prêts de l’Europe et du FMI, ainsi qu’à 30 milliards d’euros de garantie du FESF aux banques créancières de la Grèce qui acceptent la «décote». Ce plan sera-t-il suffisant pour désamorcer la crise ou fera-t-il l’effet d’un pétard mouillé, comme ce fut le cas le 21 juillet dernier ' Les marchés, euphoriques jeudi au lendemain de l’annonce d’un accord, sont retombés hier dans le rouge. En cause : l’envolée des taux d’intérêt sur les obligations italiennes et les interrogations mises en avant concernant les détails pour l’application des mesures annoncées. Les marchés n’ont donc pas été convaincus. D’ailleurs, l’Italie, qui n’a pas réussi à convaincre ses partenaires européens par les mesures de réformes et d’austérité de Berlusconi, a été sanctionnée hier. Les taux d’intérêt des titres italiens à échéance 2022 ont dépassé la barre symbolique des 6%, seuil considéré comme dangereux par les analystes. Les Bourses européennes ont vite réagi à l’annonce et sont retombées dans le rouge. Vers 14h30 GMT, la Bourse de Francfort cédait 0,06%, celle de Paris était en recul de 0,42%, tandis que Londres perdait 0,19%. A Madrid, le marché perdait 0,76% alors que Milan plongeait de 1,42%.  Les titres souverains n’étaient cependant pas les seuls à alimenter l’inquiétude des marchés. Hier encore, l’accord européen avait du mal à convaincre. De nombreux analystes, notamment américains, ont soulevé des  interrogations à propos de la croissance, notamment les plans d’austérité et de rigueur budgétaire ne risquent-ils pas de mettre du plomb dans l’aile de la croissance. D’ailleurs, les prévisions annoncées jeudi soir par Nicolas Sarkozy concernant une baisse des taux de croissance d’ici la fin de l’année ne sont pas pour rassurer.
On s’interroge sur le degré effectif de participation volontaire des banques à la réduction de la dette grecque et sur la capacité du FESF d’attirer suffisamment d’investisseurs pour fonctionner à pleine capacité. Aussi, l’exigence de recapitalisation des banques met en doute leur capacité à maintenir leurs encours de crédit. Rien n’est encore gagné pour la zone euro…

Etat de l’endettement dans le monde (tableau exprimé en ratio de la dette au PIB)

-USA : 100%
-Japon : 229%
-Grande-Bretagne : 83%
-Canada : 84%
-Zone euro : 87%
-Grèce : 152%
-Italie : 120%
-Irlande : 114%
-Portugal : 91%
-France : 88%
-Espagne : 67%
source FMI)
 


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