Algérie

Une victoire au goût de sang




Déclaré vainqueur de la compétition électorale de novembre 2010, Alassane Ouattara pouvait donc revendiquer la victoire. Tout s'est brusquement emballé hier avec un engagement plus important des forces françaises et de l'ONU, ciblant l'ultime carré tenu par les forces demeurées fidèles à  Laurent Gbagbo, ou ce qui en restait, car l'on ne savait plus, en fin de compte, qui disposait de quoi, et dans ce cas, tout est fait pour surestimer les moyens de l'ennemi, et partant, justifier l'usage de moyens qui paraîtraient a priori démesurés, ou en tout cas difficilement justifiables.
Différentes évaluations ont été faites du potentiel réel du président sortant. L'on est passé de quelques centaines d'hommes, à  plus d'un millier, avec même de l'armement lourd, mais bien entendu, il était difficile d'en établir le bien-fondé. L'unique évidence était que les jeux étaient bien faits, Laurent Gbagbo ne pouvait faire face au déluge de feu qui s'abattait sur son dernier périmètre.
Des hélicoptères français tirant des missiles, tandis qu'au sol, les forces pro-Ouattara prenaient d'assaut les positions de Gbagbo. Peu après les derniers tirs de missiles français, des «combats à  l'arme individuelle» ont débuté aux environs du boulevard situé en contrebas de la résidence de M. Gbagbo et qui mène au Golf hôtel, QG d'Alassane Ouattara, devenu le lieu de sa détention. Quelques heures auparavant, un proche conseiller du chef de l'Etat français déclarait que «la France n'a pas pour mission de chasser Laurent Gbagbo militairement», alors que l'ONU soulignait, de son côté, qu'il s'agissait de «neutraliser les armes lourdes» du camp Gbagbo pour protéger les civils.
Et là, l'Organisation internationale ne manque absolument pas d'arguments, elle qui avait mis au jour des charniers, parlé de massacres commis, affirmait-elle, sans distinction par les deux camps.
Autant de points qui méritent d'être connus. Mais ce sont là les premiers éléments d'analyse des Ivoiriens pour mieux se situer dans ce changement de direction à  la tête de leur pays. Ce qui s'est passé en Côte d'Ivoire n'avait jamais eu lieu auparavant, et cette violence marquée par une rare cruauté a terriblement affecté les liens sociaux, maintenant qu'il s'est avéré que des combats ont opposé des Ivoiriens également en raison de leur appartenance ethnique.
Et la question se pose, à  vrai dire, depuis 1995, quand Alassane Ouattara avait été interdit de participer à  l'élection présidentielle pour «ivoirité douteuse», bien qu'il ait été le dernier Premier ministre du défunt président Houphouet Boigny. Mais certains considèrent que cette violence n'est rien d'autre qu'un règlement de comptes entre rivaux. Mais à  quel prix ne cesse-t-on de se demander ' Des milliers de morts et une unité nationale plus que jamais menacée.


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