Algérie

une université ouverte aux handicapés Séminaire sur l'enseignement inclusif à béjaia



une université ouverte aux handicapés                                    Séminaire sur l'enseignement inclusif à béjaia
Passer du système intégratif au processus inclusif pour prendre convenablement en charge les besoins des étudiants à besoins spécifiques.
Les participants au «séminaire national sur l'enseignement inclusif des étudiants handicapés», organisé lundi dernier au campus d'Aboudaou ont plaidé en faveur de l'institutionnalisation et de la généralisation des cellules d'accompagnement, de sensibilisation, d'appui et de médiation (CASAM), au sein des établissements supérieurs de sorte à créer «un cadre de réflexion et d'action pérenne pour la lutte contre toutes les formes d'inégalités et de discriminations».
Créées, a titre expérimental et ponctuel, dans les universités de Bejaia, Constantine et Tlemcen, en application du projet Euro-méditerranéen TEMPUS_UMEI, ces structures, au bout de quelques mois de mise à l'épreuve, ont réussi à gagner les faveurs d'un grand nombre d'experts, quant à «leur pertinence en matière de démocratisation de l'enseignement supérieurs et d'offre de chances de réussite égales pour tous les étudiants», observera, M.Nacer Bezzi, vice-recteur de l'université de Bejaia, relevant que le projet CASAM, ne vise pas seulement es étudiants à handicaps mais s'adresse à tous les groupes sociaux dont la vulnérabilité, pour cause de pauvreté et/ou de conditions d'origines géographiques, empêchant l'intégration, est source d'échec voire de décrochage scolaire.
«En raison de préjugés sociaux encore tenaces, de raisons économiques défavorables, ou tout simplement d'intégration abandonnent leurs parcours au milieu du gué», déplore M.Bezzi, qui espère que par ce nouveau cadre qu'offriront les CASAM, «Les choses iront en mieux». Ces cellules, composées de personnels spécialisés et pluridisciplinaires sont tenues, en effet, non seulement d'établir un état des lieux exhaustif des obstacles mais aussi de sortir avec une stratégie et une feuille de route à même d'aplanir, autant que faire se peut, les obstacles contrariant une bonne intégration, voire une inclusion des groupes cibles. Jusque-là, en fait, le phénomène est peu cerné. Beaucoup s'accordent à dire, qu'il est minimisé, peut-être pas délibérément, mais à cause du peu de cas qui en est fait. En Algérie, à peine de 2 % de l'ensemble des effectifs estudiantins sont recensés comme tels et qui traditionnellement endurent leur difficulté en silence. Sans faire de vague.
La raison ' «C'est que dans l'acception courante d'accès à l'université, c'est l'étudiant qui fait l'effort de s'adapter aux conditions universitaires. C'est l'esprit intégratif. IL faut s'adapter pour être scolarisé», dénonce, Mériem Tolba, sociologue, partisane, de l'évolution des choses vers le processus inclusif, fondé sur une inversion conceptuelle de l'enseignement, que veut que «c'est à l'université de s'adapter à l'étudiant à handicap ou plus largement à ses effectifs à besoins spécifiques». «Tout un programme. Mais aussi tout un changement de mentalité», souligne-t-elle.
Pour ce faire, beaucoup d'effort sont à consentir, qu'il s'agisse d'adaptation des structures, d'encadrement pédagogique et de tutorat, ou de formation des formateurs. «C'est un projet haletant et de longue haleine qui méritent des sacrifices'le combat en vaut la chandelle, son enjeu est sociétal», dira Mme Tolba. L'institutionnalisation des CASAM, et leur pérennisation au-delà du projet Tempus dont l'échéance arrive en 2014, en est une première articulation.
Un moment fort, pour affirmer la démocratisation de l'enseignement et l'annihilation du système sournois et sélectif qui sanctionne en premier chef, des potentialités intellectuelles et scientifiques, moins favorisés.


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