Algérie

Une unité de sevrage tabagique au lycée Pasteur


Ont été affectés à cette UDS un pneumo-phtisiologue, un psychologue et un médecin généraliste qui ont travaillé prioritairement avec des élèves de 1re AS.La question du tabagisme dans les écoles est un phénomène sociétal qui pourrait devenir un souci majeur de santé publique dans les années à venir et qui est, aujourd'hui, très surveillé, voire pris en considération par le service de prévention à la direction de la santé et de la population d'Oran (DDS). En effet, c'est une étude épidémiologique de 2016 qui a alerté les professionnels de la santé exerçant au sein des unités de dépistage de santé scolaire (UDS) d'Oran, constatant que 6,3% des élèves du primaire fumaient, 12% au collège et entre 15 et 17% dans les lycées, dont 3% de filles. Un constat effarant qui a poussé les responsables à créer une unité pilote de sevrage du tabac au sein de l'UDS du lycée Pasteur, à proximité du boulevard la Soummam, pour cette année scolaire 2017-2018. Ont été affectés à cette UDS un pneumo-phtisiologue, un psychologue et un médecin généraliste qui ont travaillé prioritairement avec des élèves de 1re AS. Par le biais d'images "volontairement choc", axant leur message sur l'information et la sensibilisation des jeunes élèves, les médecins peuvent aussi proposer une aide pour le sevrage. Le choix du lycée Pasteur s'est fait, comme nous l'explique le chargé de la prévention à la DSP, "parce que c'est un établissement qui se trouve à proximité du Front de mer, avec des cafés, un jardin..., des lieux propices pour les jeunes qui peuvent se trouver enclins à fumer en toute discrétion". Et d'ajouter que d'autres unités du même type seront créées l'année prochaine au sein d'autres établissements scolaires à forte concentration de population. Les médecins de l'unité de sevrage ne s'arrêtent pas à montrer les méfaits du tabac sur la santé, mais également les autres risques liés à laconsommation de la chicha. "C'est aussi une pratique qui se répand et qui est dangereuse, car pouvant véhiculer des maladies contagieuses", prévient notre interlocuteur. Revenant sur l'ampleur du tabagisme, le responsable de la prévention explique que des questionnaires anonymes avaient été distribués aux élèves pour leur permettre, surtout aux filles, de répondre et de se confier en toute liberté, sans crainte de représailles ou de stigmatisation. Les motivations sont multiples pour aller griller sa première cigarette, l'effet d'entraînement par le groupe, les copains, les plus grands, une réponse de contestation à l'autorité trop brutale ou trop forte des parents, et tout simplement lorsqu'un père envoie son fils lui acheter ses propres cigarettes, cela finit par le conduire à s'y mettre à son tour. Autres actions de sensibilisation auprès des élèves, le sujet de la harga est aussi abordé par les médecins. Là encore, la méthode de communication consiste en la projection de photos, de documentaires sur les très dures conditions de rétention des harraga arrêtés en Europe, ainsi que la problématique de la consommation de la drogue, car une cigarette peut conduire très souvent à la consommation de kif, et autres drogues dures, nous assure-t-on encore.
D. LOUKIL
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)