Face au nombre de plus en plus croissant des patients atteints de cancer, la création d'une unité plus adaptée, répondant aux attentes des patients et à leurs accompagnateurs en dehors de l'hôpital, vient de voir le jour au chef-lieu de la wilaya d'Aïn Defla. Elle est située à proximité de la gare routière, dans l'ancienne structure qu'occupait la Direction des transports, qui, depuis des années, était désaffectée.Toutefois, un service de chimiothérapie avait été ouvert au sein de l'hôpital Makour-Hamou inauguré, rappelons-le, le 10 mai 2016. A cette époque, seuls 2 patients étaient pris en charge. Aujourd'hui, selon nos informations, ce nombre en l'espace de 4 ans, s'est multiplié par 500, puisqu'on comptait à la fin janvier 995 patients et, depuis, le nombre de malades a dépassé la barre des 1 000. Le service en question fonctionnait dans un espace très réduit et les souffrants attendaient souvent dans un couloir étroit, en plus des accompagnateurs et le personnel qui y active. C'est dire combien l'accueil, vu l'exigüité des lieux, se faisait dans des conditions qui n'étaient pas à l'avantage des malades déjà fragilisés par la pathologie.
Grâce à l'esprit d'initiative de l'équipe médicale qu'anime le Dr Abada Mohammed, en collaboration avec la DSP, la Wilaya a cédé l'ancienne structure de la Direction des transports qui a été entièrement réhabilitée, plus spacieuse, plus commode, et pour les personnels qui y exercent, et pour les malades. Cette unité, qui fonctionne maintenant non pas avec 2 spécialistes comme en mai 2016, le chef de service le Dr Abada et le Dr Aït Kaci, mais avec actuellement 9 oncologues et 6 paramédicaux (alors qu'il en faudrait 10) a été inaugurée lundi dernier 24 février. Maintenant, l'activité du service d'oncologie ne se limite plus au traitement à la chimiothérapie mais d'autres soins sont venus s'ajouter comme la chirurgie du cancer du sein qui se pratique à l'hôpital Makour-Hamou de Aïn Defla et à l'hôpital Farès-Yahia de Miliana sous la conduite du Dr Allali qui effectue aussi les interventions d'urgence dans les cas d'atteinte du tube digestif.
Pour ce qui est des affections tumorales du côlon, pour l'heure, les patients sont orientés vers le C H U de Blida ou Douéra ou encore l'EPH de Hadjout, sous la houlette du Pr Bounedjar Addadou.
L'équipe d'oncologie de Aïn Defla, dont le chef de service n' est autre que le Dr Abada Mohamed, travaille sous la conduite du Pr Oukina Mohammed, pour l'établissement des protocoles thérapeutiques et aussi pour la formation continue.
La nouvelle unité assure les contrôles périodiques pour le suivi de la thérapie subie en milieu séparé du milieu hospitalier. Une séparation que les grands spécialistes recommandent vivement aux patients. Pour les soins en cas de toxicité suite à la chimiothérapie, les patients sont hospitalisés pour une période pouvant aller jusqu'à 40 jours.
S'agissant de la disponibilité des produits pharmaceutiques et des consommables, l'approvisionnement, nous a-t-on indiqué est régulier, même s'il arrive parfois qu'il y ait de petites tensions ponctuelles mais qui ne durent pas.
Pour ce qui est des équipements, la Wilaya vient de valider la commande d'un scanner perfectionné de 64 barres, 4 scanners de 16 barres, dans les 4 hôpitaux de la wilaya de Aïn Defla acquis il y a une quinzaine d'années à 5 milliards l'unité à l'époque et dont la majorité n'a jamais servi ou très peu, faute de radiologues, sont devenus désuets. Ce scanner sera installé au sein de l'hôpital Makour-Hamou, et la Wilaya met à la disposition des malades un minibus de 12 places pour les transports collectifs et un véhicule léger pour permettre aux patients de se rendre vers d'autres unités de soins dans d'autres wilayas.
La nouvelle unité d'oncologie a maintenant une capacité d'accueil de 24 malades par jour et les rendez-vous n'excèdent pas une semaine pour une prise en charge. Cependant, il demeurera, et c'est un problème quasi national, celui de la radiothérapie. Pour cela, les malades, après avoir été traités par chimiothérapie sont orientés vers les wilayas qui disposent de ce service. S'agissant des prévalences des cancers, selon l'analyse des données, les daïras les plus touchées par ordre décroissant sont Aïn Defla, Khemis Miliana et Djelida. Cependant, ce qui est inquiétant c'est que cette pathologie atteint près de 300 personnes par an dans la wilaya de Aïn Defla. De plus, les organes les plus touchés chez les femmes, c'est le sein, suivi du côlon, du poumon, et enfin la prostate chez l'homme. La mise en service de cette nouvelle unité a été bien accueillie par les malades de par son implantation au centre-ville de Aïn Defla et sa proximité de la gare routière où tous les moyens de transport sont disponibles.
Cependant, si la prise en charge thérapeutique dans ses différents aspects connaît de nettes améliorations, on ne doit pas oublier la prise en charge au plan social, quand on sait qu'un grand nombre de patients sont issus de milieux défavorisés.
Certes, leur majorité dispose de cartes Chifa pour l'acquisition gratuite des médicaments grâce aux allocations forfaitaires sociales (AFS), et 3 000 DA mensuellement, mais cela reste insuffisant.
Pour l'heure, seule l'Association El Fadjr et quelques bénévoles dont des médecins et des radiologues, viennent au secours des patients dont beaucoup vivent au seuil de la pauvreté.
Karim O.
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Posté Le : 26/02/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Karim O
Source : www.lesoirdalgerie.com