Une tuerie et un coup porté contre la Tunisie

Les Tunisiens n'avaient pas besoin de la tuerie de ce mardi dans la première ville touristique de leur pays. L'île de Djerba ébranlée par une fusillade et quatre morts inattendues va sans aucun doute être le témoin d'une conséquente mise à mal du rebond d'une ressource vitale que les Tunisiens attendaient et qui semblait reprendre du poil de la bête. L'attentat engagé à l'orée d'un été espéré salvateur ne pouvait plus mal tomber pour enterrer la renaissance d'une activité vitale pour l'ensemble de la population tunisienne.Le drame en cette triste circonstance est que le signataire de l'attentat soit un gendarme dont la mission essentielle était la protection des biens et des personnes et de rester gardien de la paix et de la sérénité dans un pays à la recherche d'un espoir devenu presque introuvable.
On s'en doute, de négatives conséquences économiques et politiques seront importantes pour la Tunisie au moment où elle tangue entre les pressions des argentiers mondiaux officiels, le chômage criard de ses enfants et une crise existentielle avec ses différentes facettes.
Il n'est pas certain que le tireur ait agi par un acte isolé et il est curieux qu'il tue d'abord un de ses collègues gendarmes pour aller attaquer une synagogue quinze kilomètres plus loin. Le paradoxe dans cette tuerie qui aurait été un carnage s'il n'avait pas été abattu, est qu'elle se produise au moment où le président tunisien affirme avec force que la Tunisie ne normalisera jamais ses relations avec Israël. Il est vrai qu'il imprime aussi en parallèle, avec actes et avec la même force sa volonté de faire front contre l'islamisme tunisien rampant.
En attendant l'issue de l'enquête lancée, il est évident que c'est le peuple tunisien qui sera la principale victime de l'attentat. Il ne finira pas de boire l'eau amère du calice jusqu'à la lie. Car la fusillade de Djerba est aussi un coup porté contre un secteur névralgique de l'économie de la Tunisie.