Algérie - Revue de Presse

Comblée d'honneurs à Taourirt-Ighil, Adekar, Amizour et tout récemment à Akbou, la troupe théâtrale Tagmats (Fraternité), fondée en juillet 2004 à Tizi El Korn, jouit d'une excellente réputation qui la place parmi les nouvelles troupes riches de belles promesses. Mmis n'tlelli (Fils de la Liberté) et Lahmum n wuxxam (Les ennuis du ménage), les deux plus importantes productions de Tagmats ont déjà subjugué beaucoup de mordus du théâtre. Là où ils se sont produits, les comédiens (Arezki Karim, Baouz Juba, Ismail Nabil'), campent avec tout le talent de leur jeunesse leurs personnages, impressionnent les spectateurs jusqu'à les rendre silencieux, comme des statues de cire. La revendication identitaire, l'injustice des hommes, les dysfonctionnements familiaux ', autant de thèmes constants des compositions théâtrales de la troupe, sont très payants.« On conquit facilement les gens avec des sujets qui les intéressent ; on ne peut pas parler de Kaïs wa Leïla devant un public souffrant d'intolérables maux sociaux » nous déclare l'un des acteurs. Faire tilt dans l'esprit des spectateurs par le texte, la mimique, l'environnement visuel, les costumes et les accessoires, c'est la visée principale de Tagmats. Avec Mmis n tellelli, la troupe affiche l'ambition d'être contestataire, avec Lahmum n wuxxam, elle se veut comique. Traiter des sujets graves et d'autres cocasses ou carrément absurdes fait partie de la stratégie de diversification suivie par la troupe pour atteindre ses buts. « Notre vocation c'est de représenter notre réalité sociale sur scène, notre théâtre ne peut dans ce cas échapper à une production arc-en-ciel » nous dit à ce propos, Ismail Abdenacer, l'un des comédiens.Composée au départ uniquement d'éléments masculins qui se déguisent pour interpréter les rôles féminins, Tagmats a fini par recruter en ce mois d'avril trois jeunes comédiennes pour améliorer et donner plus de couleurs à leurs représentations. Une oeuvre méritoire à plus d'un titre compte tenu des pesanteurs morales qui caractérisent notre socièté.Aouchiche Bouzid, l'un des trois auteurs et metteurs en scènes que compte la troupe, heureux de cette « recomposition », s'inquiète par contre de la pénurie de textes dont souffrent non seulement les nouvelles troupes mais tout le théâtre algérien. Mais en dépit de cette pénurie « passagère », partie de rien, avec seulement de la volonté plein la besace, la troupe Tagmats est promise à un bel avenir.
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