Algérie

Une tripartite aux relents politiques



Une tripartite aux relents politiques
La seizième tripartite s'est tenue dans un contexte politique marqué par l'échéance de la présidentielle et ses enjeux électoraux. À ce titre, la reconduction du pacte économique et social devient impérative même si c'est un acte formel dans la mesure où l'absence des syndicats autonomes, plus actifs et plus présents sur le terrain, n'a aucun effet sur la trêve sociale que préconisent l'Ugta et le Patronat. L'année 2013 a été marquée par de puissants mouvements de grève et de protestation qui ont fait oublier qu'un pacte a été signé en 2006 en l'absence d'organisations représentatives du monde du travail. Pour les signataires de ce pacte, qui ne font plus référence à la trêve sociale, il s'agit d'accélérer les réformes économiques, de développer des systèmes sociaux comme celui de la santé et d'encourager l'accès au travail ainsi que la consolidation du partenariat et la mise à niveau des entreprises. Il s'agit aussi d'instaurer un climat d'affaires sain, de faciliter l'acte d'investir et de réduire le poids de l'informel, a-t-on expliqué lors de la réunion de la tripartite. Ces objectifs arrêtés en 2006 n'ont pas été atteints en raison de l'absence d'une stratégie économique claire et d'une démarche cohérente aussi bien au niveau de l'investissement productif que de la gouvernance d'entreprise.Les mouvements de protestations sociales, tous secteurs confondus, ont contraint les pouvoirs publics à céder aux revendications salariales grâce à la manne financière sans contrepartie productive, ce qui a provoqué une inflation galopante et une baisse du pouvoir d'achat due aussi à la baisse de la valeur du dinar. Ce risque reste envisageable après l'abrogation de l'article 87 bis du Code de travail, qui entraînera automatiquement une hausse de 10 à 20% de la masse salariale, chose que beaucoup d'entreprises ne peuvent supporter sans le concours du Trésor public. Pour certains économistes, le financement de la masse salariale ne doit en aucun cas être fait à partir du «matelas de réserves en devise dont dispose l'Algérie» au risque d'assister à une forte inflation et à un gonflement du volume des importations. Manifestement, les pouvoirs publics n'ont pas d'autres choix à la veille de la présidentielle. L'augmentation des salaires de 10 à 20%, est inévitable dans l'espoir de calmer le front social et de s'assurer une échéance électorale paisible. Si l'abrogation du 87 bis est légitime comme revendication, elle n'en demeure pas moins risquée, en raison de la réalité de l'économie algérienne mono exportatrice, de la stagnation de la production industrielle et de la politique d'investissement dominée par une bureaucratie lourde et une corruption abortive. Lorsque Sellal a déclaré que le Fonds national d'investissement (FNI), spécialisé dans le financement du secteur public, interviendra désormais dans le financement des entreprises privées, anticipe-t-il sur les incidences de l'abrogation du 87 bis, sur les entreprises privées 'A. G.




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