Algérie

Une traque sans merci


Oran est une vipère, son venin est dans sa Corniche. » Cette déclaration d'un habitant de Bousfer résume à elle seule l'orgie d'El Bahia. Prostitution, drogue et alcool, tels sont les maux qui hantent les soirées nocturnes de l'Oranie. Des maux favorisant la criminalité qui menace la quiétude et le bien-être des vacanciers. Depuis le début de la saison estivale, le 1er juin, la Gendarmerie nationale d'Oran a traité 163 affaires dans lesquelles sont impliquées 335 personnes pour différents chefs d'inculpation. Le colonel Bidel Aïssa, commandant de groupement de la Gendarmerie nationale d'Oran, a révélé mercredi dernier que 229 personnes ont été écrouées depuis la mise en place du plan Delphine. Vols, agressions et menaces sont devenus le lot quotidien des Oranais. En l'espace d'un mois, pas moins de trois crimes de sang ont été commis à Oran, selon le bilan fourni par le colonel Bidel Aïssa. Le dernier crime en date s'est produit à Tafraoui, où une rixe a tourné au drame. « Tous ces crimes ont été commis sous l'effet de la consommation de la drogue et des psychotropes », précise l'officier.A ce titre, il y a lieu de signaler que 39 personnes ont été arrêtées, dont 30 ont été mises sous mandat de dépôt. La Gendarmerie nationale a par ailleurs saisi, durant la même période, 30 kg de kif traité et enregistré 13 affaires de coups et blessures volontaires, 2 affaires de menace et 30 autres de vol et tentatives de vol ayant généré des crimes. Le lieudit Monte Cristo est un véritable coupe-gorge. Des gens de la pègre, armés de sabres et d'autres armes blanches, s'en prennent quotidiennement aux usagers de la route vers la Corniche. Une fois leur sale besogne accomplie, les truands escaladent la façade nord de Santa Cruz en s'accrochant au grillage de sécurité recouvrant cette montagne. Une issue que la Gendarmerie nationale d'Oran n'avait jamais envisagée auparavant, jusqu'au jour où l'un de ces voyous a été pris en flagrant délit. Les éléments de la gendarmerie ont eu l'idée par la suite de placer des éléments en tenue civile au sommet de Santa Cruz. Ainsi, après une exténuante escalade, les agresseurs tombent comme des moineaux dans les filets des gendarmes. Comme Monte Cristo, Sidi El Houari, les Planteurs, M'dina Djdida, Ben Sina, El Derb, Hay el Yasmin sont aussi parmi les quartiers chauds d'Oran. Aïn Turck, jadis ville paisible, n'est pas épargnée par les fléaux sociaux. La côte ouest de l'Oranie compte près de 80 000 habitants et un pôle touristique important. Elle accueille plus de 3 millions d'estivants, selon le chef de la compagnie de la Gendarmerie nationale de Aïn Turck. Du coup, cette localité où nous nous sommes rendus en compagnie du chargé de communication du commandement de la GN, le colonel Ayoub Abderrahmane, connaît une grande activité économique durant la saison estivale. Ainsi, pour veiller sur la sécurité des citoyens, la compagnie de la Gendarmerie nationale de Aïn Turck a déployé, dans le cadre du plan Delphine, 7 postes de contrôle au niveau des plages. Toutefois, le gros du travail est basé sur des patrouilles pédestres. Il y a lieu d'indiquer que la compagnie de Aïn Turck surveille plus de 60% des plages de la côte oranaise. En raison du développement de la criminalité dans la région, le commandement de la Gendarmerie nationale compte renforcer prochainement le groupement d'Oran d'une trentaine d'éléments des sections de sécurité et d'intervention (SSI).La prostitution est l'autre fléau qui sévit en permanence dans l'Oranie. A ce titre, 14 locaux construits dans le cadre de l'emploi de jeunes sont en voie d'être démolis en raison du fait qu'ils ont été déviés de leur vocation initiale. Ces locaux, comme nous le signale le chef de la compagnie de la Gendarmerie nationale de Aïn Turck, le commandant Mohamed Reda Kebaïli, attirent aujourd'hui de nombreux délinquants qui n'hésitent pas à les transformer en lieux de débauche. A côté de cela, la côte ouest compte également une dizaine de cabarets qui attirent des touristes sexuels en quête d'une aventure charnelle. Ces filles viennent, comme nous l'avons constaté, de plusieurs wilayas de l'est du pays.
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