Algérie

Une transition sous haute tension


Une transition sous haute tension
La nouvelle Libye des fausses espérances démocratiques plonge dans les fonds abyssaux de la violence. Au lendemain du bombardement aérien du fief d'Ansar al-Charia et des groupes terroristes implantés à Benghazi, et au moment où le Premier ministre, Ahmed Mitig, présentait la composition de son gouvernement, le Conseil national général (CGN) a fait l'objet d'une attaque par un groupe armé qui a réclamé sa suspension pour être remplacé par la Constituante de 60 membres, élue en février dernier. Tripoli, qui ne tient plus qu'au fil ténu de cette institution législative jugée illégitime et d'un gouvernement intérimaire contesté, vacille dans ses fondements institutionnels précaires. L'assaut est l'expression concrète du désordre libyen généré par le nouvel ordre mondial aux standards du « chaos constructif ». Mais, qui du général Khalifa Haftar, trônant dans la région orientale à la tête de l'« Armée nationale libyenne » et déclarant son opposition aussi bien au CGN, dont le « mandat a expiré », qu'aux autorités de transition « rejetées par le peuple », ou des brigades de Zenten, est responsable de cette attaque ' Si pour le président du CGN, Nouri Abou Sahmeïn, l'implication de l'ancien général, suspecté de velléités putschistes, ne fait aucun doute, le gouvernement intérimaire exclut tout « lien réel » entre les événements de Tripoli et ceux de Benghazi. Les regards se tournent vers les brigades de Zenten qui n'ont jamais fait mystère de leur opposition au CGN, régulièrement attaqué et sommé en février dernier de quitter le pouvoir. Peu de temps après l'attentat, sur le chemin du retour, des combats les ont opposés sur la route de l'aéroport à des milices rivales (deux morts et 66 blessés). Cette version a été accréditée par l'annonce de la suspension du CGN faite solennellement « au nom de l'armée », sur les ondes de deux chaînes privées, par le commandant de la police militaire, le colonel Mokhtar Fernana, accusé par le député Ala Mgaryef, d'être « lié aux milices de Zenten et au général Haftar ». En guise de riposte, l'une des deux télévisions, la Libya International, L'ANL de Haftar et les brigades de Zenten, partageant une opposition aux institutions de transition dominées par les islamistes et proclamant de Tripoli la lutte contre le « terrorisme » : même combat ' Dans le prolongement des raids aériens (79 morts et 141 blessés), déclenchés vendredi par l'ANL contre les positions d'Ansar al-Charia, la riposte a pris la forme d'une attaque lancée contre la base aérienne de Benghazi. Haftar, qui a retiré ses troupes de Benghazi, promet de revenir « avec force ». Il a affirmé que « chaque bataille est suivie d'une réorganisation de nos unités ». Le divorce est irrémédiable.


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