Algérie

"Une transition politique est possible en six mois"



Un processus de transition politique qui satisferait toutes les parties, sans sortir du cadre constitutionnel, "est faisable sur une période de six mois", a estimé hier l'économiste et activiste politique Smaïl Lalmas, lors de son intervention au Forum du quotidien Liberté.Se référant à des échanges qu'il a eus avec un groupe de citoyens de différentes régions du pays, l'expert a ainsi affirmé qu'une solution rapide à la crise politique actuelle peut être envisagée dans le cadre des dispositions de la loi fondamentale en vigueur, tout en répondant aux revendications légitimes du mouvement populaire, qui réclame une transition sans le régime politique en place. Pour ce faire, développe l'invité du Forum de Liberté, "le président de la République par intérim doit, dans un premier temps, démettre l'actuel président du Conseil constitutionnel pour le remplacer par une personnalité qui bénéficie du soutien du mouvement populaire".
Dans un deuxième temps, poursuit-il, l'actuel gouvernement de la gestion des affaires courantes présentera à son tour sa démission, "ce qui conférera au chef de l'Etat par intérim la prérogative constitutionnelle de procéder à la nomination d'un nouvel Exécutif restreint, qui sera également issu du mouvement populaire". Une fois opérés ces changements tels que réclamés par le peuple et sans sortir du cadre constitutionnel, le président de la République par intérim, ajoute Smaïl Lalmas, devra aussitôt déposer sa démission et, dès lors que le poste de président du Sénat est déjà vacant, "il pourra ainsi être remplacé directement par le nouveau président du Conseil constitutionnel, désigné auparavant parmi les personnalités consensuelles et ayant le soutien du mouvement populaire".
À l'issue de ce processus, qui concilie exigences constitutionnelles et revendications légitimes du peuple, un président et un gouvernement crédibles, conclut le même intervenant, devront prendre le relais pour mettre en place les mécanismes et instances nécessaires permettant d'organiser rapidement une élection présidentielle libre et transparente et parachever ainsi le processus de transition politique.
Pour Smaïl Lalmas, la démarche de transition ainsi préconisée pourra se faire dans des délais ne dépassant pas les six mois, même si elle doit être enclenchée au départ par un comité mixte, qui conviendra à la base de la personnalité à proposer en remplacement de l'actuel président du Conseil constitutionnel, qui sera ensuite porté à la tête de l'Etat pour préparer une élection présidentielle. Ledit comité, précise-t-il, ne sera mis en place que pour une très courte durée et doit être formé de représentants de toutes les parties, dont ceux du mouvement populaire, des étudiants et universitaires, des partis de l'opposition et de l'Armée nationale populaire.
Ces représentants, estime enfin le conférencier, ne devront pas être difficiles à désigner, dès lors qu'il y a déjà des figures acceptées au sein du mouvement populaire et parmi les universitaires, tandis que l'institution militaire est suffisamment bien organisée pour présenter des délégués, au même titre que les partis d'opposition qui tiennent déjà des réunions régulières ces dernières semaines.
Akli Rezouali


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