Le nucléaire est la deuxième source d'énergie à faible émission de carbone dans le monde, mais son utilisation connaît une forte baisse, rendant la transition énergétique mondiale plus difficile et plus coûteuse, a prévenu hier l'Agence internationale de l'énergie (AIE), dans un nouveau rapport publié sur son site web.«L'énergie nucléaire étant confrontée à un avenir incertain dans de nombreux pays, le monde risque une forte diminution de son utilisation dans les économies avancées, ce qui pourrait générer des milliards de tonnes d'émissions de carbone supplémentaires», selon le rapport, repris par l'APS.
Les auteurs du rapport ont expliqué que le nucléaire est la deuxième source d'énergie à faible émission de carbone dans le monde à ce jour, représentant 10% de la production mondiale d'électricité. «Pour les économies avancées, y compris les Etats-Unis, le Canada, l'Union européenne et le Japon, le nucléaire est la plus grande source d'électricité à faible émission de carbone depuis plus de 30 ans et le reste aujourd'hui», ont-ils fait savoir.
Quant à l'origine de cette baisse de l'énergie nucléaire, ils ont évoqué les centrales vieillissantes qui commencent à fermer dans les économies avancées, en partie à cause des politiques d'élimination progressive de ces centrales, mais aussi en raison de facteurs économiques et réglementaires. «Sans changement de politique, les économies avancées pourraient perdre 25% de leur capacité nucléaire d'ici 2025 et même les deux tiers d'ici 2040», selon ce nouveau rapport intitulé «L'énergie nucléaire dans un système d'énergie propre». «Par ailleurs, l'absence d'extension supplémentaire de la durée de vie des centrales nucléaires existantes et des nouveaux projets pourrait générer 4 milliards de tonnes supplémentaires d'émissions de CO2» ont-ils alerté. Certains pays ont choisi de ne pas recourir à l'énergie nucléaire en raison de préoccupations liées à la sécurité et à d'autres problèmes.
Cependant, beaucoup d'autres considèrent que le nucléaire joue un rôle dans leurs transitions énergétiques, mais ne font pas assez pour atteindre leurs objectifs, selon le rapport. Le nouveau document de l'AIE indique que la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires existantes nécessite des investissements importants. Mais son coût est concurrentiel par rapport aux autres technologies de production d'électricité, y compris les nouveaux projets solaires et éoliens, et peut conduire à une transition énergétique plus sûre et moins perturbante. Les conditions de marché restent toutefois défavorables à l'allongement de la durée de vie des centrales nucléaires. Une longue période de prix de gros de l'électricité bas dans la plupart des économies avancées a fortement réduit ou éliminé les marges bénéficiaires de nombreuses technologies, exposant les centrales nucléaires à un risque de fermeture prématurée. L'investissement dans de nouveaux projets nucléaires dans les économies avancées est encore plus difficile. Les nouveaux projets prévus en Finlande, en France et aux Etats-Unis ne sont pas encore en service et ont fait face à des dépassements de coûts importants.
La Corée a été une exception importante, avec des antécédents d'achèvement de la construction de nouveaux projets dans les délais et dans les limites du budget, bien que la politique du gouvernement vise à mettre fin à la nouvelle construction nucléaire.
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Posté Le : 29/05/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R E
Source : www.elwatan.com