La gangrène est telle que pour avoir un acte de naissance, il faut s'acquitter de 200 à 300 DA.
Pas moins de 1337 affaires liées à la corruption ont été traitées par la justice algérienne en 2011, dont 101 à Constantine, impliquant selon le rapport de la Gendarmerie nationale, 235 mis en cause. Le phénomène porte pour ainsi dire de graves préjudices à l'économie nationale. La dernière affaire traitée par la section de recherche des mêmes services remonte au 20 novembre 2012. Son instigateur est le directeur régional de l'Est (montage industriel) de Sonelgaz, qui a été pris en flagrant délit.
Arrêté, le mis en cause sera présenté au représentant du ministère public près le tribunal d'El Khroub et placé sous mandat de dépôt, pour corruption, un acte commis au préjudice d'un gérant d'une entreprise privée d'électricité. Ce dernier avait déposé une plainte sur la base de laquelle une enquête sera déclenchée. L'accusé sera interpellé à bord d'un véhicule de service devant un restaurant au niveau de la commune de Aïn Smara à Constantine, au moment où il percevait la somme de 20 millions de centimes de la victime en contrepartie de la perception d'un chèque bancaire représentant son dû conséquemment aux prestations de services réalisées pour le compte de Sonelgaz de Khenchela.
Des sources bien informées feront remarquer que si le nombre d'affaires de corruption a connu une baisse de 11%, durant l'année 2011, par contre, celui des personnes impliquées dont des étrangers a connu, en revanche, une hausse de 33%. Dans les rapports de la Gendarmerie nationale, il est mentionné que les affaires traitées sont essentiellement relatives aux infractions à la réglementation des changes.
Pour les Constantinois, c'est certainement cette affaire du magistrat corrompu qui restera ancrée dans leur mémoire, même si elle remonte à 2008. Il s'agit d'un juge de la wilaya de Sétif, Abdelkrim B., impliqué au même titre qu'un expert foncier, H. A, tous deux jugés pour délit de corruption. La même peine de 7 ans de réclusion criminelle déjà prononcée par le tribunal de Chelghoum Laïd, sera maintenue par le tribunal de Constantine.
Le juge qui présidait la séance ce jour-là, avait rejeté les arguments soulevés par la défense de Abdelkrim B. Nos sources témoignent de l'ampleur de ce phénomène qui n'est pas propre à l'Algérie, mais demeure important dans une société où pour avoir même un extrait de naissance il faut s'acquitter de 200 à 300 DA, témoignent certains citoyens.
Le phénomène a été soulevé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, devant l'APN. Tout en exposant des chiffres, le Premier ministre a soutenu que «les moyens humains et matériels du secteur de la justice seront renforcés dans la lutte contre la corruption» et que «le gouvernement assistera le pouvoir judiciaire indépendant dans son action contre la corruption». A ce même propos, le ministre souligne que «l'Office de lutte contre la corruption sera doté des moyens nécessaires à l'accomplissement de sa mission afin de freiner définitivement la progression de ce phénomène qui ronge la société».
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Posté Le : 12/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ikram GHIOUA
Source : www.lexpressiondz.com