Algérie

Une tradition qui se perdTipasa



Une tradition qui se perdTipasa
La célébration de Moharrem a tendance à perdre de son faste dans la wilaya de Tipasa, alors que naguère c'était une occasion pour renforcer les liens entre les familles et les voisins en partageant, dans la bonne humeur, des mets traditionnels que les femmes préparaient en groupe dans une ambiance qui ne pouvait être que bon enfant. A priori, et comme le soutiennent certains habitants de la wilaya, c'est tout un pan du patrimoine immatériel de la société qui est en train de se perdre petit à petit. « Fêter Moharrem se résume, de nos jours, hélas, à la préparation d'un plat traditionnel à base de Rechta et de poulet qu'on partage uniquement entre les membres de la petite famille. C'est le résultat des mutations sociologiques qui ont eu fatalement comme corollaire le repli sur soi », fait savoir Mohammed, un retraité de Hadjout. Pour Ahmed, de la même ville, la portée symbolique de Moharrem a pris le dessus sur les traditions qui le particularisaient par rapport aux autres jours de l'année. « Pour moi, Moharrem marque le début de l'année hégirienne. C'est un repère calendaire pour les musulmans que nous sommes. C'est une date symbolique, et sa célébration n'est pas obligatoire puisque nous n'avons que deux Aïd, en l'occurrence El Adha et El Fitr. Me concernant, je ne le fête pas, mais sans pour autant l'interdire aux autres. Chacun est libre de le célébrer ou pas », tranche-t-il. Quoi qu'il en soit, relève un jeune fonctionnaire de Tipasa, « Moharrem est une journée chômée et payée et tous les travailleurs en bénéficient. Et partant de ce constat, c'est tout le monde qui le célèbre dans une certaine mesure ». Souad L., de Koléa, regrette, quant à elle, l'ambiance d'antan, où les jeunes filles se réunissaient deux à trois jours avant Moharrem pour préparer la rechta. « Je me souviens, j'étais encore enfant et, malgré mon âge, je me mêlais au groupe de jeunes filles qui façonnaient la rechta. » « Pour nous, habitants de Menaceur, et à l'instar d'autres localités de la région ouest de la wilaya, célébrer Moharrem est un évènement sacré. Car, cela permet de raffermir les liens entre les voisins et perpétuer une tradition que les anciens nous ont léguée. Pour la circonstance, des veillées religieuses sont organisées dans notre école coranique, tandis que les mères de familles se surpassent en cuisine pour faire déguster au plus grand nombre de voisins possibles des mets du terroir local », raconte Bilal, de Menaceur, une commune montagneuse de Tipasa.


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