Algérie

Une théière presque magique...



Une théière presque magique...
La comédie intitulée El Bekradj (La théière) a été présentée dimanche dernier au Théâtre national algérien Mahieddine Bachetarzi par les comédiens de la coopérative culturelle Somott de Boumerdès.Cette comédie, d'une durée d'une heure et demie, se déroule dans un lieu shakespearien par excellence : un cimetière. Les deux personnages, campés Mohamed Lamine Meddour et Walid Hamidou, sont deux jeunes fossoyeurs dés?uvrés. Ce ne sont pourtant pas les «clients» qui manquent, mais El Oukli (Hamidou) a cassé sa bêche et se retrouve dépourvu de son outil de travail. Sur ces entrefaites, il déniche une vieille théière cabossée.Croyant déchiffrer des inscriptions anciennes sur cet ustensile, il en déduit que la théière est magique et renferme un djinn endormi depuis la nuit des temps. La référence parodique à la lampe magique des Mille et Une Nuits est limpide. Mais voilà, le djinn ne montre pas le bout de son nez malgré la détermination d'El Oukli à convaincre son compère El Hebri du pouvoir magique de la théière. L'ouverture de cette pièce écrite par Ali Tamert est assez prometteuse. La symbolique des deux objets, bêche et théière, est assez forte et polysémique.La théière présumée magique qui remplace la bêche cassée serait-elle la parabole de l'imaginaire merveilleux qui repousse la mort à la manière des contes de Shéhérazade ' Serait-elle, au contraire, le symbole des illusions qui éloignent du travail véritable ' Les interprétations sont multiples. Malheureusement, la pièce s'effiloche rapidement et s'éloigne du sujet à force de vouloir toucher à tous les styles, plaire à tous les publics. On passe par toutes les figures imposées du divertissement, à l'image de la chorégraphie sur un air de rap ou encore des petites histoires de couple tout à fait incongrues dans la trame de la pièce.On reste sur sa faim quant à l'argument initial qui se perd en chemin. Malgré cette faiblesse dans la structure de la pièce, les dialogues comportent quelques belles répliques relevées par le talent indéniable des deux comédiens. En effet, les jeunes Aït Meddour et Hamidou ont assuré une interprétation pleine d'assurance et de fraîcheur. La mise en scène a, quant à elle, été assurée par Abderrazak Kouadri Habbaz qui avait été distingué en 2010 à Béjaïa lors du festival national du théâtre amateur pour sa pièce El Mesmar.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)