Algérie

Une Syrie, deux Ramadhans



Une Syrie, deux Ramadhans
Le Ramadhan de la fitna, généré par le GMO de la bombe confessionnelle et davantage alimenté par la guerre de leadership régional, a quelque chose de monstrueux. Touché dans son essence, l'islam civilisationnel vacille dans son socle unitaire qui, au même tire que la fraternité et la solidarité, reste une valeur sûre qui a fait sa grandeur. Sous le règne de la terreur, la Syrie du déchirement national a célébré le mois sacré qui, selon que l'on soit dans l'un ou l'autre camp irréductible, n'a pas commencé le même jour. Hérésie ' Dans la « globalisation » de la dérive confessionnelle sanglante, l'appel au « djihad », lancé par une quarantaine de prédicateurs venus d'Arabie saoudite, a béni la machine à tuer du groupe Front Al-Nosra, porté pourtant dans les listes onusiennes et américaines des organisations terroristes, et leurs alliées de Jaich El-Islam et Ahrar El-Sham labellisés en « modérés ». La cause est donc entendue pour les uns et les autres qui ne sont pas tenus, au terme de la fetwa, de respecter les restrictions religieuses observées par les musulmans durant le mois de Ramadhan. A coups de roquettes, d'artillerie, de mortiers et de canons anti-aériens, les combattants de Jaich El-Islam ont durement sévi dans le vieux quartier d'Al Duwairi (Alep), lorsque l'offensive du Front El-Nosra ciblait l'autre localité d'Al Hamr de la même province. A Raqqa, les combats continuent de faire rage. Des pertes dans les deux camps ont perverti le Ramadhan frappé du sceau de la terreur, de la perversion et assurément loin de connaître un quelconque répit. Tous les observateurs l'attestent : le nombre de victimes dans les rangs de la population civile a augmenté. Selon l'observateur syrien des droits de l'homme, il a été enregistré, durant la première semaine du Ramadhan, la mort de près de 224 personnes, dont 67 enfants et 24 femmes. Le sang syrien coule dans l'indifférence coupable de l'Occident, armé de coalition inquisitrice, et du monde musulman tenu par le devoir sacré de la solidarité malheureusement transgressée par la loi des armes fratricides. Dans ce monde de brutes, seule la main fraternelle de la société civile s'attelle à panser les plaies béantes des populations locales souffrant de la crise humanitaire « la plus importante de notre temps », selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés-. Présente au c?ur des zones sinistrées, à Alep, à Homs, à Hama et Damas, « Charity Syria », qui active depuis le déclenchement de la tragédie syrienne, est de celles-là. Elle entend chaque année se consacrer, malgré les risques encourus et le chaos ambiant, au défi des 1.000 repas chauds servis à 50.000 personnes. Un parfum d'humanité dans un océan d'indifférence.


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