Algérie

Une survie à crédit



Le risque que nous encourons si nous n'arrivons pas à nous dépêtrer des embrouilles qui nous ligotent serait que nous revenions des siècles en arrière pour renouer avec la khaïma comme habitation et le chameau comme moyen de transport. En soi ces ancestraux modes de vie sont des plus honorables mais l'itinéraire que nous serons contraints de suivre en repédalant en arrière serait la conséquence de notre incompétence à nous adapter à la vie moderne avec toutes ses exigences.Il n'est pas du tout question ici de comprendre par modernité une allusion aux puérils artifices d'une civilisation occidentale décriés par les Occidents eux-mêmes, mais de l'adaptation par une société humaine à l'accumulation de tout ce qui a été inventé au fil du temps pour le bonheur ou le malheur des hommes. Une multitude d'attraits et de pratiques à la petitesse fausse comme un téléphone mobile par exemple, entre autres attirails qui ont révolutionné le monde mais dont on se rend compte du poids financier qu'ils imposent à une famille quelconque. La liste est infinie et les factures à supporter et à payer sont de plus en plus lourdes alors que les générations du passé pas si lointain trouvaient leur petit réconfort dans un seul dîner quotidien avec du pain maison de deux jours réchauffé et ne s'offusquaient pas pour dormir par terre.
Aujourd'hui, on a applaudi à la floraison spectaculaire des innombrables cités d'habitation construites il est vrai dans l'urgence et la pression, mais dans la précipitation on ne s'est pas demandé quel serait le profil des générations futures produites dans ces ghettos déguisés en tours bariolées. Le mode de gestion et d'organisation commune n'a pas été pensé et réfléchi et il est à craindre l'érection de pénibles relents des délires sociaux.
C'est là à l'évidence l'apparence d'un misérabilisme de mauvais aloi. Mais il est un fait que l'on ne peut occulter. La population algérienne vivait au rythme de ses possibilités et ne pouvait se nourrir que de ce qu'elle produisait. Ce n'est plus le cas aujourd'hui et une multitude de familles algériennes s'accroche à une survie à crédit. Puis il y a le reste. Tout le reste qui contrarie la coulée d'une vie sereine, normale qui prouve que la population n'arrive plus à s'assumer et à se prendre en charge pour présager d'une déflagration prochaine.


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