Algérie

Une stressante rentrée scolaire



Entre des cours en présentiel à hauts risques et l'obligation d'instruire leurs enfants, les familles bordjiennes sont très inquiètes mais n'ont plus le choix.En effet, devant la peur de la Covid-19 et la nécessité d'éduquer leurs enfants, les familles se retrouvent devant un choix impossible : entre deux valeurs tout aussi importantes et estimables l'une que l'autre, à savoir le devoir d'un côté, et l'amour de l'autre ! Hier, mercredi 4 novembre, ce sont 98 604 élèves, dont 68 059 collégiens et 30 545 lycéens, qui sont retournés sur les bancs d'école avec la peur au ventre.
Les 5609 enseignants, dont 3458 dans le moyen et 2151 dans le secondaire, malgré leur enthousiasme et leur volonté de bien faire, ont émis des réserves sur le fonctionnement "normal" de l'enseignement présentiel sans le risque zéro. "Que ce soit dans les collèges ou dans les lycées, les problèmes sont les mêmes. Nous avons un gros problème d'insuffisance d'infrastructures.
La surcharge est alors de mise malgré le système de double vacation adopté pour cette année scolaire 2020-2021. De plus, il est prévu dans le protocole sanitaire un pupitre pour chaque élève. La majorité des établissements manquent de mobilier scolaire, essentiellement les tables. L'application de cette clause du protocole devient impossible.
Concernant les produits de désinfection et les bavettes, ni les parents ni les établissements scolaires ne peuvent prendre en charge ces frais supplémentaires", explique un syndicaliste. Du côté des parents, la plupart approuvent le retour aux salles de classe, malgré des chiffres effrayants de la pandémie de coronavirus, parce que l'éducation algérienne n'a rien proposé de fiable durant 8 mois. "Mohammed, 14 ans, en 2e AM, a deux s?urs qui ont à peu près le même âge.
Quand ils ont tous dû étudier à la maison, c'était l'enfer pour moi et l'anarchie pour eux : ils sont tout le temps distraits et attentifs au moindre bruit ou geste. Ils étaient totalement déboussolés par rapport aux cours diffusés sur une chaîne TV ou internet où j'ai du mal à me connecter !" confie Fadila, une mère au foyer, rencontrée au CEM Mouloud Kacem-Naït Belkacem à Bordj Bou-Arréridj.
Une autre parente assure ne pas disposer du matériel nécessaire pour l'enseignement à distance ou les cours à domicile. Et par-dessus tout, elle n'a pas le temps tout simplement de jouer à la maîtresse avec sa fille de 15 ans.
Pour Nadia, médecin et mère de deux enfants, l'un au CEM et l'autre au primaire, la rentrée des classes est un soulagement, même si les risques sont présents. "Je suis surmenée, vu le dévouement et l'engagement que j'ai pour mes patients et mes enfants", explique-t-elle. "Certes, les enfants sont les personnes les moins touchées par la Covid-19.
Depuis l'avènement de l'épidémie de coronavirus dans nos vies, les données montrent que le virus Sars-CoV-2 touche plus gravement les personnes âgées de plus de 65 ans et celles présentant des maladies chroniques. Le risque zéro n'existe pas, mais il faut maintenir le dispositif et surtout l'appliquer", tient-elle à conseiller.

Chabane BOUARISSA


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