Avec l'arrivée, dans la capitale, du président mauritanien pour une visite d'Etat de trois jours, troisième du genre pour un chef d'Etat sahélien après celles des présidents malien et nigérien, l'Algérie apparaît, de plus en plus, comme le pivot de la politique sécuritaire régionale rénovée, dont les bases déterminantes ont d'ailleurs été élaborées à Alger durant la première conférence internationale sur le partenariat, la sécurité et le développement dans le Sahel, en septembre dernier.
Cette politique rénovée d'approche et de vision, qui associe les pays du champ dans une stratégie commune de lutte contre le terrorisme, met dans une relation de parfaite complémentarité les impératifs d'actions sécuritaires et de développement. D'où aujourd'hui, une concertation dans un cadre aussi bien multilatéral que bilatéral entre les pays du Sahel, et cette visite du président mauritanien n'est qu'une suite d'une série de rencontres inter-régionales qui 'uvrent à dynamiser la coopération dans tous les domaines qui participent de la concrétisation d'une posture globale de sécurité. Il s'agit, notamment, d'approfondir et de consolider la coopération afin de lutter efficacement contre le fléau terroriste et ses multiples connexions que sont les trafics en tous genres et le crime organisé. Et pour relancer le développement économique sur des bases durables dans la région du Sahel, à travers l'intensification des échanges et des investissements, l'extension des voies de communication entre les pays du champ, et la mise en commun de tout ce qui peut contribuer à solidariser ces pays, les uns envers les autres, contre le fléau du terrorisme. Conçu comme une nécessité durable, ce cadre de concertation n'en intègre pas moins des préoccupations urgentes, liées qu'elles sont aux événements qui ont mis la région en effervescence ces derniers mois, à savoir les bouleversements qui ont eu lieu en Libye et qui dictent une gestion particulièrement concertée de la lutte antiterroriste, y compris avec les partenaires extra-régionaux que sont les Européens et les Américains. Une lutte désormais jumelée, de façon réaliste, avec l'effort d'amélioration, tout aussi urgent, des conditions socioéconomiques dans lesquelles vivent les populations des régions nord des pays du Sahel, objet de récupération et d'enrôlement de l'organisation d'Al-Qaïda au pays du Maghreb islamique (AQMI). Directement ou indirectement, ces rencontres entre les chefs d'Etat et autres responsables gouvernementaux de la région permettent de préparer, dans le cadre d'une concertation au sommet, des rendez-vous structurants de cette coopération en process dont il est absolument indispensable de garantir le succès. Un succès tributaire, lui, d'un aplanissement préalable de toutes les divergences afin de se donner les conditions d'initiation de décisions consensuelles qui servent des intérêts régionaux communs et qui soient le produit souverain de toutes ces volontés nationales, loin de toute ingérence internationale. Tous ces pays, semble-t-il, l'ont compris, la stabilité politique et la maîtrise sécuritaire passent, avant tout, par le développement socioéconomique, dont l'un des adjuvants majeurs est la coopération économique régionale, parent pauvre, jusqu'à aujourd'hui, de la politique des pays de la région.
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Posté Le : 11/12/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : FARES N
Source : www.lnr-dz.com