Algérie

Une stratégie payante



En entraîneur organisé, Capello a avoué avoir visionné toutes les rencontres de l'équipe d'Algérie afin de ne pas laisser de place au hasard. Il a promis aux médias anglais d'éviter les erreurs commises face aux Etats-Unis, exigeant de ses hommes, entre autres, d'être plus efficaces. C'est la première raison qui l'a incité à reconduire le tandem Rooney-Heskey, ce dernier devant servir de point d'ancrage pour son jeune coéquipier qui, et comme il le fait dans son club, aime bien amorcer des attaques. Cela revenait à dire que les Algériens devaient d'abord assurer leurs arrières face à ce redoutable duo. On a parlé d'un marquage individuel de Rooney par Bougherra. Problème : personnellement, on imaginait mal notre « Magic » national sortir de sa zone où son jeu de tête est si précieux pour suivre Rooney dans ses déplacements, sans oublier que le puissant Heskey devait être lui aussi surveillé. Evidemment conscient des forces anglaises, Saâdane a dressé deux rideaux pour bloquer les offensives des coéquipiers de Lampard.

 De son côté, Capello savait fort bien que les contres algériens sont souvent menés par Belhadj. Aussi, on ne fut pas étonné outre mesure de voir Johnson chargé de contrer les montées du latéral algérien, devenues une constante dans le jeu de notre EN. Saâdane, tirant les enseignements des précédentes rencontres, a misé sur le dynamisme de Matmour et l'ingéniosité du jeune Boudebouz pour perturber la défense anglaise, dont la vivacité n'est pas le point fort et, également, sur le manque d'assurance de David James. Si l'attaque s'est montrée de nouveau stérile, ce n'est pas une nouveauté puisqu'elle n'a inscrit qu'un seul but sur penalty lors des six dernières rencontres.Tout était donc possible entre deux équipes qui ne se livraient pas trop, craignant probablement de commettre la bourde irréparable.

 En seconde mi-temps, la physionomie de la rencontre n'a que peu changé dans ce sens où, après des ébauches d'actions prometteuses au départ, des pertes de balles réduisaient à néant les chances d'inscrire un but. Il faut dire que les stars anglaises n'en menaient pas large, craignant de revivre la même mésaventure que celle vécue face aux Etats-Unis. Excédé de voir Heskey et Lennon buter sur la défense algérienne, Capello a abattu toutes ses cartes offensives en lançant Wright Philips et Defoe, misant sur leur vivacité. Mais c'était peine perdue face à cette équipe-bloc d'Algérie qui aurait même pu, avec un minimum de concentration dans les phases d'attaque, surprendre la défense anglaise, où Terry employait des moyens illicites pour bloquer Matmour.

Ce que l'on doit retenir de ce nul, pas… si nul, c'est que les Algériens ont contré un adversaire dont les hautes ambitions sont connues, en se montrant solides derrière, et en soignant la relance. Cette façon de « sortir » le ballon a décontenancé les Anglais, habitués à une cadence plus élevée. C'est ce faux rythme imposé par les Algériens qui a empêché les hommes de Capello de parvenir à leurs fins.

Certains observateurs ont trouvé ce débat ennuyeux et indigne d'une Coupe du monde. C'est faire fi des préoccupations des deux équipes, soucieuses avant tout de ne pas encaisser de but.




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