Algérie

Une stratégie payante



S'il fallait une preuve irréfutable de l'extrême indécision de ce choc, elle était étayée par deux dispositions qui ont leur importance. En effet, le président de la FAF avait prévu deux cas de figure: un vol spécial était programmé sur Alger lundi matin en cas d'élimination de l'équipe nationale, mais un autre avion était également prêt à transporter les Verts à Benguela, en cas de qualification. La veille du match, lors d'une réunion avec les joueurs, Saâdane avait décortiqué le jeu de la Côte d'Ivoire, en mettant l'accent sur les points forts et les points faibles. On ne présente plus les Drogba, Kalou, Yahia Touré, Gervinho, Zokora et bien d'autres, qui sont des stars dans de grands championnats en Europe. Avec leur entraîneur Vahid Halilhodzic, les «Eléphants» affichaient une sérénité impressionnante, à la suite d'une série de 23 rencontres sans défaite. Saâdane avait également souligné les points faibles de la Côte d'Ivoire, à savoir la lourdeur des défenseurs et l'absence de Eboué, suspendu. «Ce sont des faiblesses dont on peut en profiter», avait-il affirmé. Sur le plan tactique, nous étions impatients de voir quelle option il allait choisir pour contrer ce redoutable adversaire. Ayant abandonné le 3-5-2 pour le 4-5-1 lors des deux derniers matches, on a laissé entendre que Saâdane était tenté de revenir au premier système, en l'occurrence le 3-5-2, afin d'empêcher les fortes individualités du milieu d'orchestrer des mouvements offensifs. Finalement, et après les deux bons résultats acquis face au Mali et à l'Angola, il a décidé de maintenir la même disposition en 4-5-1. En tenant compte des spécificités physiques des défenseurs ivoiriens, Saâdane a insisté sur le jeu à ras du sol, et notamment sur les centres à partir des ailes. Force est de reconnaître que Belhadj a très largement profité des consignes de son coach qui lui a accordé la liberté de pousser ses actions jusqu'au bout. C'est ce qui explique les nombreux centres qui ont perturbé la défense des Eléphants. Par ailleurs, Il a convaincu les joueurs du milieu comme Ziani, Yebda, Meghni et Mansouri, qu'ils avaient les capacités à jouer en profondeur dans l'axe. Enfin, même l'éventualité d'une parfaite neutralité a été prévue, plusieurs joueurs s'étant adonnés à des séries de tirs au but. Ainsi donc, cette qualification n'est pas tombée du ciel, mais grâce à une parfaite application des consignes de l'entraîneur. Tous ceux qui nous font l'honneur de nous lire connaissent notre objectivité à propos de l'EN. En effet, nous n'avons ménagé personne lorsqu'il fallait signaler les imperfections et plus particulièrement dans le domaine tactique, dont personne n'ignore l'importance dans le football actuel. Tout le monde est d'accord pour dire que la Côte d'Ivoire est actuellement la meilleure équipe d'Afrique. Elle est complète dans toutes ses lignes, car n'oublions pas qu'elle a donné une leçon aux orgueilleux Allemands de Ballack, tout heureux de s'en tirer avec un match nul. Mais il ne suffit pas d'être le plus talentueux pour gagner tous les matches. D'ailleurs, les coéquipiers de Drogba avaient été tenus en échec par le Burkina-Faso lors du premier match, le 11 janvier dernier. A présent, c'est une évidence: nos capés préfèrent, de loin, affronter des adversaires de haut niveau. Au départ, il avaient à coeur de démontrer, qu'eux aussi forment une belle équipe, sans doute en manque d'efficacité en attaque, mais tactiquement au point, avec sa très bonne assise défensive (considérant que la défaite face au Malawi était un accident dans des circonstances tout à fait particulières) et un milieu travailleur et vigilant. Leur talent, leur ambition et leur moral à toute épreuve ont fait le reste. Et pourtant, les Ivoiriens ont tout tenté et bousculé parfois l'arrière-garde des Fennecs, mais ces derniers ont fait front avec vaillance et beaucoup d'à-propos dont la meilleure illustration n'est autre que cette judicieuse montée de Bougherra qui est allé arracher l'égalisation in extremis. Si Matmour a décroché le titre symbolique de meilleur joueur du match, on doit reconnaître que tous ses coéquipiers ont fourni une prestation remarquable du fait qu'on a vu, enfin, une équipe qui, tout en conservant son style homogène, s'est libérée en attaque en allant investir le camp ivoirien. Après ce test plus que probant, tout demeure désormais possible. Une grande équipe est peut-être née dimanche soir à Cabinda.




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