Une stratégie nationale mise en place et visible dès la semaine prochaine

Une rencontre nationale se tiendra aujourd'hui avec la participation des organes de sécurité, des conservateurs des forêts, les syndicats et les représentants de la société civile, pour débattre de la mise en application de la stratégie nationale de lutte contre les feux de forêt.L'annonce a été faite hier par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Hamid Hamdani, qui a précisé que cette stratégie a été élaborée par ses services. «Elle est déjà lancée et sera davantage visible sur le terrain dès la semaine prochaine», a-t-il précisé lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne 3.
Selon l'invité de la radio, «la meilleure stratégie pour lutter contre les feux de forêt, c'est la proximité. Il faut être présent sur le terrain», appelant tous les acteurs, y compris la société civile et notamment les associations de protection de l'environnement, à plus d'implication et de présence sur le terrain. À cet effet, M. Hamdani soulignera qu'«il faut également que la société civile, avec toutes ses représentations, à savoir les associations de protection de l'environnement, de chasseurs, ceux qui vivent des ressources forestières et les riverains, s'impliquent pleinement dans la lutte et la veille contre les feux de forêt».
Relevant au passage que les incendies qui se sont déclarés dans la wilaya de Khenchela sont «volontaires et provoqués par des groupes criminels».
Le ministre de l'Agriculture déplore « quelque 8 500 hectares de forêts détruits cette année, dont 1 500 hectares à Khenchela». Pour lui, «c'est une question citoyenne qui nous interpelle tous, d'autant qu'il est maintenant prouvé que la plupart des incendies, notamment les plus importants, sont d'origine criminelle».
Des mesures seront prises, mais elles seront accompagnées d'une stratégie de proximité, de sensibilisation, de veille sur le terrain et de communication permanente, selon l'invité de la radio qui a noté qu'il y a eu des arrestations et que l'enquête se poursuit toujours. Il est évident maintenant que la piste criminelle se précise de plus en plus, citant le rapport établi par l'Agence spatiale algérienne (Asal) « qui comprend des images satellitaires et où on constate que tous les feux sont partis des bordures des forêts, ce qui est inadmissible», notera le ministre. Toujours selon ce rapport, il précisera que «quelque 8 500 hectares de forêts ont été détruits cette année, dont 1 500 hectares à Khenchela et nous n'en sommes qu'au début de la campagne. À la même période, l'année dernière, nous étions à 2 600 hectares. C'est inédit». Sur un ton affirmatif, il ajoutera : «On assiste à un phénomène criminel grave.»
Il est inadmissible pour le responsable que « les forêts des Aurès, ô combien symboliques, soient incendiées de façon criminelle, la veille de l'anniversaire de l'indépendance du pays».
À une question relative aux indemnisations des victimes du sinistre, le responsable a expliqué que les agriculteurs qui ont contracté une police d'assurance percevront des compensations par ce biais. Mais la majorité des agriculteurs ne sont pas assurés. « Ils représentent plus de 95% et seront compensés, en nature, sur fonds propres du ministère de l'Agriculture.»
Le recensement des dégâts est toujours en cours et les indemnisations concerneront l'arboriculture, le cheptel ou l'irrigation. Heureusement, pour le moment, les dégâts sur le plan agricole ne sont pas très importants », estime Hamid Hamdani qui insiste pour rassurer : «Quel que soit le bilan des dégâts agricoles, il sera pris en charge, en nature, par les fonds du secteur.»
Ilhem Tir