Algérie

Une stratégie économique s'impose



La 29e édition de la Foire de la production algérienne a été inaugurée, hier, par le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, en présence de plusieurs hauts responsables du gouvernement et d'opérateurs économiques. Cette exposition vise la promotion des exportations des produits nationaux. Donc, un challenge économique et commercial pour les autorités publiques dans la perspective de relancer l'appareil économique et faire de la production nationale le fer de lance du développement et de la création des richesses. L'enjeu est réalisable, mais cela doit d'abord passer par un bilan très sérieux et sans détour des quatre décennies qui ont impacté l'économie du pays et le processus de développement national. Il faut dire que la notion de développement et de production nationale, ont pris une autre tournure, qui n'a rien à voir avec la stratégie industrielle qui existait avant l'avènement d'une approche «biscornue» qui a sacrifié l'effort national qui visait l'indépendance économique du pays et son développement autonome. L'urgence se résume aujourd'hui dans les assises nationales en bonne et due forme pour déterminer les véritables enjeux quant à une relance réelle de l'économie nationale, et les voies et moyens pour se réconcilier avec une vraie politique de développement. Aujourd'hui, le monde est stratifié et divisé d'une manière qui fait que l'économie est devenue un enjeu très sensible. La portée dépasse l'effort d'un Etat à lui seul, c'est ce qui nous oblige à cibler le cap et le choix propre à notre maîtrise et capacité quant à la matérialisation de notre démarche industrielle et de production économique. Les expériences précédentes ont montré que nos choix reposaient sur la gestion rentière des besoins et des demandes en matière commerciale dont les importations constituaient le noeud gordien de ce qui a été appelé abusivement économie et les séries de privatisation sans réaliser le saut attendu en matière de performance économique ou de la promotion des exportations en dehors des hydrocarbures. L'Algérie n'a pas d'autres choix, elle est contrainte de s'insérer dans l'économie mondiale. Cela doit se faire avec la maîtrise des enjeux endogènes et exogènes. Mais sans stratégie économique et des choix conformes aux intérêts du pays, l'économie algérienne risque de se maintenir dans le giron des économies mono-exportatrices, c'est-à-dire des économies basées sur l'exportation des hydrocarbures.L'économie nationale a besoin d'une planification, on ne peut pas faire dans la stratégie économique sans savoir ce que nous voulons faire de notre économie en termes de perspectives de court, moyen et long terme. Le défi qui se dresse à l'économie algérienne, réside dans la démarcation par rapport aux choix de facilité, voire de volontarisme. C'est cette urgence qui s'impose comme nécessité pour redonner à notre économie sa sève et l'insérer dans le processus de développement réel et la production effective. L'Algérie doit sortir de la spirale des choix hybrides, elle doit réfléchir sur le modèle à même d'apporter des solutions à notre appareil économique en panne depuis des décennies. Il ne s'agit pas uniquement de faire dans les expositions, alors que le développement est relégué au dernier plan. La diversification économique et industrielle doit être un élément concret pour se débarrasser de l'approche rentière. Il faut saisir l'opportunité pour faire de la manne pétrolière un levier de développement national autonome. C'est le seul garant qui puisse permettre au pays de sortir de son figisme et renouer avec la production comme source de richesse et de développement.


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