Algérie

Une stèle pour ali et ahmed boumendjel


C'est la première fois depuis l'indépendance, qu'un hommage soit rendu aux deux frères Ali et Ahmed Boumendjel par les habitants de leur village d'origine. Tous les présents ont exprimé leur vive émotion suite à l'organisation de cet événement, hier, au village Taourirt Menguellet, dans la région de Aïn El Hammam, à une cinquantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Une stèle aux effigies du chahid Ali Boumendjel et du moudjahid Ahmed Boumendjel a été d'ailleurs érigée à cette occasion dans le même village en présence de leurs proches et des membres de la famille révolutionnaire, des habitants de la région ainsi que des autorités locales. La cérémonie a eu lieu en présence de Fadila Boumendjel-Chitour, fille d'Ahmed Boumendjel et nièce d'Ali Boumendjel. Cette dernière paraissait extrêmement touchée par ce geste signé par les enfants du village d'où sont originaires ses deux parents. «C'est un geste qui nous va droit au coeur, cet hommage dans le village d'où sont issus mon père et mon oncle Ali est extrêmement symbolique. C'est émouvant d'autant plus qu'il s'agit de la première fois qu'un hommage soit rendu à mon père moudjahid et à mon oncle chahid dans leur village», a déclaré, toute émue, Fadila Boumendjel-Chitour. Le chahid Ali Boumendjel est originaire du village Taourirt Menguellet dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il a vu le jour le 24 mai 1919 à Relizane. Il était avocat et militant du Mouvement national, torturé et exécuté par les parachutistes du général Massu lors de la bataille d'Alger.À l'instar de son frère Ahmed, Ali Boumendjel adhéra à l'Union démocratique du manifeste algérien (UDMA). Il collabora au journal L'égalité et fit partie des amis d'Alger républicain. Son engagement dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie a poussé l'Armée coloniale à lancer des avis de recherche à son encontre. Il a été arrêté le 9 février 1957 en pleine bataille d'Alger. Ali Boumendjel est assassiné le 23 mars 1957, soit 43 jours après avoir été arrêté et torturé dans plusieurs prisons coloniales. L'assassinat a été perpétré sur ordre du tortionnaire Paul Aussaresses, qui était à l'époque commandant de l'armée française. Ce dernier avouera lui-même qu'il a été l'ordonnateur de l'assassinat de Ali Boumendjel dans son livre-Mémoires édité en 2001. Le chahid Ali Boumendjel avait été jeté du sixième étage d'un immeuble abritant un centre de torture, situé à El Biar, sur les hauteurs d'Alger, dans le but de maquiller son assassinat en suicide par défenestration. En plus d'Ali Boumendjel, d'autres figures connues ont aussi été torturées dans le même immeuble à l'instar de Henri Alleg et de Maurice Audin. Récemment et suite à des préconisations du rapport de l'historien Benjamin Stora sur la mémoire franco-algérienne, le 2 mars 2021, le président français Emmanuel Macron a reconnu le fait que Ali Boumendjel ait été torturé et assassiné par l'armée française. Le président a reçu quatre des petits-enfants d'Ali Boumendjel pour leur annoncer la reconnaissance, au nom de la France, de son assassinat.
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