Algérie

Une stèle à la mémoire de l'OAS le 5 juillet en France, indignation de militants anticolonialistes



Une stèle à la mémoire de l'OAS le 5 juillet en France, indignation de militants anticolonialistes
Une stèle glorifiant l'organisation terroriste OAS et rappelant "l'œuvre" de la France en Algérie pendant 132 de colonisation sera inaugurée le 5 juillet prochain dans le Sud de la France, suscitant l'indignation de militants anticolonialistes qui fustigent une autre forme de "révisionnisme historique".Dans une lettre au Député (UMP) du Var, où devrait être érigé le monument, le président de l'Association française pour la protection de la mémoire des victimes de l'OAS (Anpromevo), Jean-François Gavoury, s'indigne d'une manifestation ayant pour objet de "valoriser le terrorisme de l'OAS".Selon lui, ce monument est annoncé aux souscripteurs comme ayant vocation à "magnifier l'œuvre civilisatrice" de la France en Algérie, à rappeler l'exode des Français rapatriés et repliés ainsi qu'à "réhabiliter" le passé colonial.Tout en estimant que le libellé de l'inscription envisagée sur la stèle ("en hommage à ceux qui sont tombés pour que vive la France en Algérie") n'est "pas condamnable en soi", le président de l'Anpromevo signale dans la lettre, parvenue jeudi à l'APS, que les instigateurs de ce projet ont connaissance des risques auxquels les exposerait une dédicace "plus agressive" à l'égard des victimes de l'organisation criminelle dont ils se réclament ou sont issus.Mais, il dit attirer l'attention sur les pratiques auxquelles les "faiseurs de stèles" ont désormais recours, évoquant une "nouvelle stratégie" visant à éviter les actions contentieuses du type de celle ayant abouti à la condamnation de la ville de Marignane et au démantèlement en novembre 2008 de la stèle édifiée trois ans plus tôt, le 5 juillet 2005."Dans un premier temps, le monument ne comporte qu'une mention relativement neutre ou, comme c'est le cas ici, équivoque, mais dans un second temps, très rapproché, il se voit complété, en catimini, d'une plaque plus explicite, nommément dédiée aux condamnés à mort de l'OAS passés par les armes les 7 juin et 6 juillet 1962", a-t-il mis en garde.M. Gavoury, dont le père a été le premier fonctionnaire victime de l'OAS en mai 1961, recommande au député-maire du Var d'assortir son autorisation d'une interdiction d'apposer sur la stèle, y compris de façon provisoire, tout élément portant directement ou indirectement atteinte à la dignité ou à l'honneur des victimes de l'OAS et l'interdiction d'y célébrer la gloire des personnes s'étant rendues coupables ou complices d'assassinats et attentats commis au nom ou pour le compte de l'OAS.Le président du Collectif Sortir du colonialisme, Henri Pouillot, évoque, de son côté, une autre forme de "révisionnisme historique" se manifestant par une volonté de considérer que le colonialisme a eu des aspects positifs."La plus importante et la plus grave sans doute (de ces formes) c'est la volonté de réhabilitation de l'OAS comme un mouvement +légitime+ de défense de l'intégrité du territoire Français en considérant l'Algérie comme Française et aussi en voulant +honorer+ comme des victimes ceux qui ont été condamnés pour leurs meurtres commis lors des nombreux attentats ou leurs tentatives de sédition", a indiqué le militant anticolonialiste.Pour lui, l'inauguration officielle, le 5 Juillet prochain, de la stèle du Var se propose de "rappeler l'œuvre de la France en Algérie, pendant 130 ans de labeur et d'investissement matériel et humain et la reconnaissance des sacrifices des Français dans l'Histoire de (la) Patrie". Et M. Pouillot de se demander pourquoi l'annonce de la pétition de souscription à cette action soit intervenue à quelques semaines avant les élections municipales en France (avril 2014), y voyant une tentative de récupération partisane.




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