Algérie

Une station de métro à muséaliser



Une station de métro à muséaliser
Dans le cadre du Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés (PPSMVSS) et sur prescription du Cneru auquel est confiée l'élaboration du plan de sauvegarde du périmètre, la seconde phase des travaux de sondage archéologique à la place des Martyrs seront entamés prochainement. Si les responsables de l'urbanisme restent toujours préoccupés par le fonctionnement et le développement de l'agglomération, l'intégration des vestiges archéologiques dans le système urbain contemporain est considérée comme nécessaire par les acteurs du patrimoine, qui y voient une avantageuse solution de continuité avec le passé. Ainsi, après la première phase de sondage qui a mobilisé en 2008 une équipe d'archéologues en antiquité, restauration et préhistoire sur une superficie de 1000 m2, la prochaine étape sera « consacrée aux fouilles ou plus précisément aux sondages élargis pour évaluer l'importance et la localisation de la composante exacte des richesses enfouies dans le sous-sol », dira le chef de projet du Cneru, Abdelouahab Zekagh, précisant que « l'opération sera menée conjointement avec le Centre national d'archéologie (CNRA) et l' Institut national de recherche archéologique préventive (INRAP) de Nîmes ». Les travaux de sondage sont motivés, entre autres, par le souci de préserver les vestiges romains souterrains, et ce, en prévision de la grande station du métro d'Alger à la place des Martyrs qui fait partie du secteur sauvegardé. « La première étape a prouvé à qui veut le savoir que ce sous-sol renferme des vestiges importants. Nous voulons profiter de l'opportunité du passage du métro pour mettre au jour les vestiges retraçant l'histoire d'Alger et du pays », dira notre interlocuteur qui tient à mettre en avant les stations de métro réalisées à Athènes et Rome où les pouvoirs publics « ont tenu compte des découvertes archéologiques pour en faire de véritables musées de la ville sous terre ».Il va sans dire que cette seconde opération de fouilles qui requerra huit semaines sera plus élargie, car il s'agit de « connaître la totalité des restes compris dans l'emprise du projet métro, afin que les ingénieurs du métro puissent adapter leur projet en fonction des découvertes », explique-t-il. La directrice de la culture de la wilaya d'Alger, Mme Badia Sator, abonde dans le même sens. « Nous devons tout faire pour éviter de détruire une page de notre histoire, car le patrimoine est une richesse qui concerne tout le monde », laissera-t-elle entendre, signalant que des colonnes et des pièces de monnaie, une mosaïque, une boule de canon, des fragments de céramique et de luminaire ont été mis au jour à 4 m de profondeur. Et de poursuivre : « Il s'agit d'allier, à travers les vestiges archéologiques, les témoins d'une histoire à notre environnement urbain ». Concernant la deuxième phase du PPSMVSS qui se résume dans l'opération d'urgence confiée à 19 bureaux d'études, le rapport a été exposé. « Nous avons fait une analyse complète et profonde de tout le secteur dans toutes ses composantes historiques, physiques sociales, économiques et environnementales, ce qui donne, en superposant toutes ces données, accès aux différents constats nous permettant de procéder à des propositions d'aménagement et surtout de mettre en place un règlement de protection de gestion et de contrôle de toute opération devant se faire à La Casbah dans l'avenir, y compris l'utilisation de matériaux conformes à la tradition et dans le respect de l'ancien », tient à faire remarquer M. Zekagh.


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